Cette journée de mobilisation et de grèves du 5 décembre contre la réforme des retraites a été réussie. De ce point de vue, les syndicats ont marqué un point. Cela n'est pas une surprise dans la mesure où cette journée était annoncée depuis deux mois. Cela dit, dans cette grève, il y a deux composantes. Il y a d'abord une composante colère qui concerne par exemple les enseignants.
Au moment où leurs syndicats leur ont annoncé qu'ils allaient perdre 30% de leurs retraites, ils se sont évidemment mis en colère. La réalité, c'est que je pense qu'au bout du compte ils seront gagnants, car on sera obligé de leur garantir le niveau de leurs retraites. Pour y parvenir, il faudra y intégrer des primes ou une augmentation de traitements qui à la longue finira par atteindre 30%.
Pour les autres opposants à la réforme des retraites, je dirais que c'est plutôt de l'anxiété et que c'est un phénomène général en France assez original et propre à la France. Il y a en effet une anxiété générale sur ce qu'il se passera pour nos enfants, pour nos retraites, alors qu'on a quand même un des systèmes les plus solides du monde.
C'est un mouvement de contestation qui a des particularités. La réforme des retraites est en effet le principal sujet de mobilisation en France depuis 24 ans. Cela fait plus de deux décennies qu'on réforme le système des retraites en France. C'est unique dans notre histoire sociale. C'est aussi la première tentative de réforme globale des retraites. Jusqu'à présent on se demandait simplement si on avance d'un an ou pas, en avançant pas à pas, là c'est un véritable saut qui se présente.
La dernière caractéristique, c'est qu'il y a à la fois un front syndicat puissant, mais pas d'alternative politique. Cela crée donc un sentiment bizarre d'incertitude. On compare souvent le mouvement de décembre 2019 à 1995, un autre mouvement d'ampleur de contestation populaire. S'il y a beaucoup de ressemblances par la mobilisation et la concertation sur ce sujet depuis la rentrée, il y aussi des différences.
La première c'est qu'en 1995, il s'agissait de la réforme du Premier ministre Alain Juppé, alors que cette fois-ci c'est la réforme d'Emmanuel Macron, du président de la République. C'est une grande différence parce que du coup, l'enjeu politique final est beaucoup plus important. Ensuite en 1995, il y avait une alternative politique avec une gauche puissante derrière Lionel Jospin, qui a d’ailleurs gagné les législatives deux ans après. Cette fois-ci, il n'y a pas d'alternative politique. Il y a des oppositions, mais des oppositions contradictoires.
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