"Crise", un mot qui n'a jamais été prononcé par le chef de l'État. Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a appelé ce vendredi 24 mars sur RTL, à un sursaut du président pour "calmer le jeu". La réponse d'Emmanuel Macron ne s'est pas faite attendre.
Le président de la République accepte de recevoir les syndicats pour parler oui... mais pas des retraites. Le chef de l'État est, en effet, dans le coup d'après. Il veut discuter avec les syndicats de comment améliorer le travail, pour travailler plus longtemps.
Pourtant, quelques heures plus tôt, sur RTL, Laurent Berger lançait un appel bien différent. "J'en appelle à l'apaisement, c'est le moment pour dire : 'Écoutez, on fait une pause. On se donne six mois pour regarder comment remettre les choses à l'endroit sur le travail et les retraites'. Cela calmerait le jeu", martelait-il au micro de RTL.
"J'ai, moi-même, mercredi [22 mars] indiqué notre disponibilité à avancer sur des sujets comme l'usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions, les conditions de travail, les rémunérations dans certaines branches. Je suis totalement disponible, ainsi que le gouvernement, pour avancer tout de suite sur ces sujets", a appuyé Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse vendredi depuis Bruxelles. Sous-entendu, la réforme est passée et la page est tournée, on passe à autre chose.
Se mettre autour d'une table, aucun syndicat n'est contre... mais pour parler de la réforme des retraites. En l'état si le président de la République fait une réunion il risque de se sentir un peu seul. Vendredi, les huit syndicats contactés par RTL avaient l'impression qu'on se payait "un peu leur tête".
À commencer par Benoît Teste, le secrétaire général de la FSU. "C'est hallucinant, c'est hors-sol, c'est complètement décalé. Emmanuel Macron fait semblant de nous tendre la main, mais sur un autre sujet. Le sujet de préoccupation du moment ce sont les retraites. C'est cette réforme. Il faut être sérieux. S'il nous reçoit sur autre chose pour faire diversion, c'est une manière de botter en touche. C'est une manière de nous mépriser, finalement. Qu'il nous reçoive sur la question des retraites".
Les syndicats préparent même leur contre-attaque : une lettre au Conseil constitutionnel. Elle sera envoyée d'ici au dimanche 26 mars par l'intersyndicale. Un courrier argumenté pour expliquer en quoi la réforme est anticonstitutionnelle. Cela déclenchera ainsi une contribution extérieure... plus symbolique qu'efficace. En effet, l'institution est déjà saisie par le gouvernement et par plusieurs partis politiques.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.