Hier soir, Édouard Philippe a parlé de prendre du temps pour rassurer les Français. C'est donc qu'ils sont inquiets les Français, et pas seulement ceux qui bénéficient des régimes spéciaux et qui sont en grève ou ont prévus de le faire. Le gouvernement dit que rien n'est écrit. Ça devrait rassurer.
Mais en fait, quand on dit que sur l'équilibre financier des retraites, la durée de cotisation, l'âge effectif de départ, la fixation du prix du point, les avantages acquis auxquels, on ne touche pas, ou que tout ça peut être discuté ou négocié, ce n'est, par nature, pas très rassurant.
Édouard Philippe a quand même dit qu'il faudrait travailler un peu plus. Ce n'est pas ce qu'avait dit, au commencement, je veux dire lors de sa campagne en 2017, Emmanuel Macron. Dans son programme, il avait promis une réforme pour plus d'égalité et de justice avec une formule magique : "1 euro cotisé donne lieu au même droit à la retraite".
La formule est aussi efficace que le travailler plus pour gagner plus. Toute votre vie, avait promis Emmanuel Macron, vous saurez où vous en serez pour votre retraite. De semaine en semaine, on le sait de moins en moins, à part comprendre que nous allons tous travailler plus sans franchement savoir si on ne va pas gagner moins. Cette réforme ne laisse pas espérer grand-chose d'autre pour l'instant.
Et j'exagère à peine. Cette réforme des retraites ressemble de plus en plus à une fusée qui part un peu de travers et qu'il va falloir redresser. En laissant tout ouvert, le gouvernement prend le risque que le sentiment qui s'installe, c'est qu'il y aura, à la fin, une arnaque et pour tout le monde.
Le deuxième risque, c'est le concours lancé aux régimes spéciaux. Le temps du débat, c'est surtout le temps de se mobiliser pour ceux qui veulent garder leurs avantages. Plus il y aura de gagnants dans ce concours, plus l'objectif d'origine - une plus grande équité - sera revu à la baisse.
D'ailleurs, l'alignement des régimes est quasiment repoussé aux calendes grecques. Ça devait prendre 15 ans selon le haut-commissaire, Jean-Paul Delevoye. On était sur 2035, mais hier, Édouard Philippe a dit que ça pourrait être encore plus long pour certaines catégories, vers 2040 et peut-être plus.
Cette réforme serait-elle déjà enlisée ou presque enterrée ? Pas forcément. Il faudra qu'à un moment le gouvernement se fasse plus explicite, qu'il dévoile ses solutions. Sinon, c'est la rue, les grèves qui en décideront. Et là, oui, toutes les ambitions seront bel et bien revues à la baisse.
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