L'exécutif est à l'épreuve de la rue en ce jeudi 18 janvier. Les syndicats ont donné le coup d'envoi d'une mobilisation qu'ils espèrent assez "puissante" afin de faire reculer le gouvernement sur la fameuse réforme des retraites.
Hasard du calendrier, Emmanuel Macron et 11 de ses ministres, parmi lesquels Gérald Darmanin, étaient, eux, à Barcelone, pour le 27e sommet franco-espagnol où a été signé, en début d'après-midi, un "traité d'amitié et de coopération" entre les deux pays.
Ce déplacement à l'étranger a bien du mal à passer parmi l'opposition. Est-ce une forme d'arrogance ? La date du sommet a été fixée bien en amont. "L'Espagne est l'invitante et Paris n'est pas totalement maître du calendrier", assure l'Élysée. Pour la petite anecdote, le président français n'a pas totalement évité les mouvements sociaux. Plusieurs milliers d'indépendantistes catalans ont en effet manifesté tout près du sommet afin de protester contre sa tenue, aux cris de "ni France ni Espagne" !
Si Emmanuel Macron n'a pas évoqué la réforme des retraites lors de son grand entretien dans le quotidien El Pais, il s'est en revanche montré ces derniers jours très déterminé sur ce sujet. Il ne croît pas, a-t-il dit, à une victoire de "l'irresponsabilité". La veille, lors du conseil des ministres, il a ainsi dénoncé les contre-vérités et les mensonges de la gauche. Appelant ses ministres à signaler les tentatives de blocage du pays.
Ce bras de fer est parti pour durer avec une opinion massivement opposée à la réforme des retraites. Peut-il céder ? Renoncer est impossible car le chef de l'État joue très clairement ici son quinquennat. Difficile d'imaginer qu'il puisse lâcher sur les deux symboles de cette réforme : le recul de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans (sauf pour les travailleurs handicapés et ceux en invalidité) ainsi que les 43 années de cotisation. En revanche, il pourrait y avoir des discussions sur d'autres sujets, notamment sur les petites retraites, la question de pénibilité...