Officiellement, la campagne se déroule en toute sérénité. Vraiment ? Début novembre, le Rassemblement national va désigner son président, à l'occasion d'un congrès. Deux candidats s'affrontent : le président par intérim Jordan Bardella et le maire de Perpignan Louis Aliot.
Jordan Bardella sera-t-il reconduit ? Louis Aliot déjouera-t-il les pronostics en s'imposant comme le nouveau président de parti ? En théorie, cette élection avait tout d'une formalité, mais dans la pratique, la situation se tend.
Jusqu'à présent, la campagne n'était pas sortie du cadre de l'entente. Chacun mettant en avant sa ligne pour le parti, en se gardant d'entrer en confrontation avec son adversaire. Mais une élection, reste une élection et Louis Aliot a décidé de passer à la vitesse supérieure. Un député RN prévenait : "Est-ce qu'il va y avoir une tension ? Au fur et à mesure, oui".
Cette ligne a donc été atteinte le 13 octobre dernier. Dans une tribune publiée dans le journal L'Opinion, le maire RN de Perpignan a décidé de s'en prendre à son adversaire. "Les Français ont condamné électoralement la ligne inquiétante portée par les adeptes les plus déterminés du 'grand remplacement'", affirme-t-il.
Une attaque qui vise à la fois Eric Zemmour mais aussi Jordan Bardella qui n'avait pas hésité à reprendre les mots de l'ancien candidat à l'élection présidentielle. Louis Aliot ajoute ainsi que ce thème est "d'une grande ambiguïté" car "il est une marotte qui transforme ses ambassadeurs en 'Sandrine Rousseau de droite'". Et d'ajouter : "Il fait plaisir aux éléments les plus radicaux ou folkloriques mais installe dans l'esprit de beaucoup un malaise", et "entraîne inexorablement à la défaite, voire à la violence aveugle", assure-t-il.
Un soutien de Jordan Bardella observait la campagne du maure RN de Perpignan et n'y voyait pas la candidature de témoignage que certains prédisaient. "Louis Aliot bosse. Il a l'air de faire beaucoup campagne", notait-il. Le tacle de l'ancien secrétaire général du Front national ne passe pas dans le coin opposé du ring. Jordan Bardella "n'ose pas imaginer" que son concurrent ait voulu le "comparer publiquement à Sandrine Rousseau".
"Je ne sais pas si je suis visé, moi, je n'ose pas imaginer que quelqu'un qui est candidat à la présidence du Rassemblement national puisse me dénigrer ou me comparer publiquement à Sandrine Rousseau", a-t-il riposté sur Sud Radio. Le congrès du RN a lieu le 5 novembre prochain. À quinze jours de l'échéance, la campagne risque de se corser plus encore.