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Que cache l’unité de façade des syndicats contre la réforme des retraites ?

Un front contre la réforme des retraites s'est forgé autour de la gauche et des syndicats. Une unité de façade, qui interroge sur le véritable pouvoir de la rue pour faire trembler le gouvernement.

Affiche contre l'allongement de la durée de cotisation pour la retraite.
Affiche contre l'allongement de la durée de cotisation pour la retraite.
Crédit : Philippe LOPEZ / AFP
Les coulisses de l'actu du 11 janvier 2023
00:03:33
Marie-Bénédicte Allaire & Arnaud Tousch - édité par Jeanne Le Borgne

La riposte a été immédiate, mardi 10 décembre au soir. Avec la Nupes, la gauche a uni toutes ses composantes présentes en meeting, à Paris, et publié un communiqué commun. Pourtant, si l'on regarde de près, tous ne parlent pas d'une même voix. Et pour cause, ils n'ont pas tous la même conception de ce que doivent être les conditions de départ à la retraite

C'est sous François Hollande qu'ont été durcies les conditions de départ avec l'allongement à 43 annuités. Et les socialistes, même s'ils ne le disent plus très fort, sont plutôt pour le statu quo des 62 ans avec des améliorations, de même que les écologistes. Tandis que communistes et Insoumis militent, eux, pour un retour à la retraite à 60 ans avec 40 annuités

En revanche, là où ils s'accordent tous, c'est pour dire "non" à la réforme proposée par le gouvernement et en particulier au recul de l'âge de départ, ce qui leur permet de s'afficher uni, comme ils l'ont fait le 10 décembre lors de leur meeting commun. 

Un front syndical uni

Chez les syndicats aussi, l'unité frise l'inédit. Nous n'avions pas vu de front syndical uni depuis douze ans. Et là, les leaders des huit centrales syndicales se retrouvent sur la même chose : ils ne veulent absolument pas de l'âge de départ à la retraite à 64 ans. C'est un "non" en bloc, que ce soit la CFDT, la CGT ou même à la CFE-CGC. Il y a unité sur ce point. 

Les leaders syndicaux sont très clairs et avancent côte-à-côte, mais ce n'est pas une surprise non plus. En réalité, ils se parlent depuis plusieurs mois et avaient prévu de se retrouver à la Bourse du travail, à Paris, juste après la présentation du projet de loi par le gouvernement. Ils n'attendaient que la confirmation du projet pour pouvoir entrer dans la bataille

Mais alors, est-ce que la gauche pourra défiler bras-dessus, bras-dessous avec les syndicats ? Les écologistes, les socialistes et les communistes ont immédiatement embrayé sur la date du 19 janvier. Mais ces trois partis estiment que c'est aux syndicats de prendre la tête du mouvement social, quant aux politiques, ils sont en appuie dans la rue, mais ils mènent la bataille parlementaire. Et ça, c'est la grosse différence avec La France Insoumise.

La France Insoumise fait bande à part le 21 janvier

Jean-Luc Mélenchon et ses amis estiment que leur rôle est de fédérer les colères sociales, d'en profiter, diront leurs détracteurs. Dès la fin de l'année dernière, ils ont donc annoncé une grande marche le 21 janvier, ce qui a eu le don d'irriter les syndicats, mais aussi leurs partenaires de la Nupes, trop contents aujourd'hui de répondre à l'appel de l'intersyndicale. Certains, à LFI, commencent à craindre que la journée du 21 soit un flop, mais il est trop tard pour reculer. 

La vraie question, au fond, est dès lors de savoir si ce front est capable de défier le gouvernement et le faire vaciller... Les syndicats ont toujours du pouvoir, mais moins qu'avant, et ils se sont faits déborder, ces derniers mois, par leur base et c'est aussi pour ça qu'ils veulent réaffirmer qu'ils sont bels et bien là. Problème : depuis plusieurs mois maintenant, plusieurs groupes hors syndicats se sont montés, sur Facebook par exemple, et le fait de ne pas pouvoir tenir ses troupes fait peur aux centrales syndicales et au gouvernement

Le vrai test aura donc lieu le 19 janvier. Assisterons-nous à un jeudi noir dans la rue ? Les syndicats sont confiants, car ils savent qu'ils arriveront toujours à mobiliser et qu'il y aura, quoi qu'il arrive, des milliers de personnes dans les rues la semaine prochaine, notamment ceux qui travaillent à la RATP ou dans l'industrie électrique et gazière et qui défendront coûte que coûte les régimes spéciaux

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