Le temps de la primaire à droite est très long. Et s'ils sont quelques-uns à assurer l’animation il reste que si l’on regarde posément les forces en présence, ce n’est pas encore franchement captivant. On a un Alain Juppé qui domine les sondages et qui peut s’offrir le luxe de ne rien dire. C’est une vraie technique de campagne, pas la plus évidente d’ailleurs mais bon, ce n’est pas très excitant. Vous avez Nicolas Sarkozy qui n’est pas candidat mais qui a ça y, est lancé véritablement sa campagne. François Fillon lui a bouffé du lion sur les conseils de ses amis, et ça décolle un petit peu. Et enfin vous avez Bruno Le Maire, celui qui veut incarner le renouveau et qui ne semble déjà plus tout à fait nouveau. Voilà l’affiche de la primaire à droite.
Certes il y a les petits candidats, mais on ne voit pas ce que Nadine Morano ou Geoffroy Didier, ou même Hervé Mariton vont franchement apporter au débat au sein de leur famille. Ça peut distraire de temps à autre, mais il faut être honnête quitte à être un peu désagréable : ils sont hors-jeu. Même chose pour Jean-Frédéric Poisson, qualifié d’office parce qu’il n’est pas chez les Républicains, mais au Parti Chrétien Démocrate, la petite boutique créée par Christine Boutin.
Ce n'est donc pas encore passionnant parce que le calendrier est trop long. Attention on ne dit pas du tout que la primaire à gauche était mieux, que c’était passionnant tous les jours. Mais là on voit bien que les candidats à la candidature et ceux qui ne sont pas encore candidats déclarés trouvent le temps long. Et l’impatience ce n’est jamais bon. Et quand en plus les sondages ne bougent pas ou très peu, on commence à entendre des bêtises. Prenez Bruno Le Maire, franchement, cette semaine il a quand même lancé une idée saugrenue : contrôler les comptes en banque des bénéficiaires du RSA. Si c’est ce genre d’idée qui permet aux candidats de se distinguer ce n’est pas gagné.
De la même manière Nicolas Sarkozy, quand il fait une tournée auprès de son fan club du sud de la France, on voit bien qu’il est galvanisé, qu’il teste des formules, qu’il retrouve l’envie de batailler. Mais quand il dit que les Nuit Debout n’ont pas de cerveaux, le problème ce n’est pas le fond de ce qu’il veut dire, c’est la forme. Il nous ramène en 2011-2012, il réactive tout ce qui provoquait le rejet de sa personne.
Du côté d'Alain Juppé, alors lui il plane justement porté par l’anti-sarkozysme. Et il réussit l’exploit, ce n’est pas évident, de parler sans rien dire. Le problème c’est que, là aussi, ça peut finir par lasser tout le monde. Les Républicains sont sur un faux plat, il ne se passe rien, mais ça peut-être dangereux à la longue pour eux. Parce qu’il y a bien un moment où il faut donner envie ! Être désirable. La droite qui peut gagner, qui va très probablement gagner la prochaine présidentielle, à part expliquer que François Hollande est nul, a du mal a expliquer ce qu’elle pourrait faire.
La vraie question maintenant qui va se poser c’est celle-là : est-ce qu’une bataille de chiffonnier pendant 2 ou 3 mois à la rentrée peut rendre désirable Les Républicains ? Et cette question est bien plus importante que de savoir qui remportera cette bataille de chiffonnier fin novembre.
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