Vincent Peillon réclame 1.000 milliards d'investissements européens supplémentaires. Pour tenter de marquer les esprits, il fallait bien cela. L'ancien ministre de l'Éducation nationale, seul candidat de la primaire de la gauche à s'aventurer sur ce terrain-là, propose un "New deal européen". "Je propose que l'on soit en capacité de suivre une stratégie de finances publiques qui continue de baisser la dette et les déficits de la France, mais en contrepartie, je demanderai un budget de la zone euro capable de soutenir la croissance et l'emploi", explique l'eurodéputé.
Il s'agit donc d'une relance européenne. En 2015, un plan d'investissements avait déjà été lancé : c'était le plan Juncker, du nom du président de la Commission européenne. Il prévoyait 315 milliards d’euros d'investissement sur deux ans. Vincent Peillon veut donc le tripler.
Cet argent revient aux pays membres de l'Union européenne. La France a déjà perçu 13 milliards du plan Juncker, c'est le deuxième pays de l'Union européenne à en bénéficier, après l'Italie. Cette somme permet de financer des projets publics, comme l’achat de 41 bus hybrides dans la région de Lens, le contournement de Strasbourg par l’autoroute de l’Ouest ou bien encore des études préliminaires à la ligne grande vitesse, la LGV Bordeaux-Toulouse.
Cela sert aussi à aider des entreprises privées à se développer. Les PME ou les coopératives peuvent demander à l'UE de les accompagner dans leurs projets. Pour cela, elles doivent déposer des dossiers. Dans le Cotentin par exemple, une coopérative des "maîtres laitiers" a pu construire une usine flambant neuve grâce à l'Europe.
Comment fait Vincent Peillon pour trouver ces 1 000 milliards d’euros ? Dans son entourage, on assure que ce ne sera pas forcément en relevant la contribution de chaque pays. Cela passerait surtout par la Banque européenne d’investissement, bras financier de l’Europe. En clair, la BEI emprunte sur les marchés pour ensuite investir. Pour Vincent Peillon, elle doit faire beaucoup plus parce ce que les investissements de demain, ce sont les emplois d'après demain, d'après une formule célèbre, et donc la baisse du chômage.
Vincent Peillon devra d'abord les autres États membres de l'Europe, ce qui est loin d'être évident. François Hollande avait déjà essayé en 2012. Il voulait à l'époque 1.200 milliards d'investissements. L'Allemagne avait approuvé mais pas plus de 315 milliards. On était loin du compte. En France aussi, Vincent Peillon est isolé sur le sujet européen. Ses opposants à la primaire l'évoquent mais sans plus. À droite, ce n'est pas non plus la priorité de François Fillon. Quant à Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, pour eux, l'Europe c'est d'abord une machine technocratique éloignée des citoyens et les investissements n'y changeront strictement rien.
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