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Jean-Luc Mélenchon à Tourcoing le 8 janvier 2017.
Crédit : François LO PRESTI / AFP
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Jean-Luc Mélenchon change de braquet. Alors que la campagne présidentielle se cristallise autour de la primaire de la gauche (22 et 29 janvier), le candidat de la "France insoumise", austère à cette séquence trop médiatisée, selon son équipe, parvient à jouer les trouble-fêtes. En meeting à Tourcoing (Nord) dimanche 8 janvier, il a fait salle comble. Ils étaient entre 1.500 et 2.000 à être venus l'écouter. À titre de comparaison, Manuel Valls, englué dans la bataille de la primaire, peinait à rassembler 200 personnes, quelques dizaines de kilomètres plus loin à Liévin (Pas-de-Calais).
Celui qui a réussi à se rendre indispensable à gauche, malgré la mort douloureuse du Front de gauche et sa scission avec les communistes ces dernières années, proposait sa nouvelle façon de faire campagne : le déboulé. Interrogé par RTL.fr, Alexis Corbière raconte que son poulain "a ramené l'idée de "déboulé" d'un voyage aux Antilles." Le terme est associé à "des gens qui défilent lors du Carnaval, un rassemblement imprévu", complète le porte-parole du candidat autoproclamé de la France insoumise. En effet, l'idée du meeting a été lancé le lundi 2 janvier, soit six jours à peine avant le meeting.
Le tribun n'avait pas choisi par hasard la ville de Tourcoing. Le 22 novembre dernier, une jeune caissière de 23 ans, en contrat de professionnalisation dans un magasin Auchan City à Tourcoing, a perdu son fœtus sur son lieu de travail. Elle accuse la direction d'avoir eu un "manque de considération" à son égard quand elle a annoncé sa grossesse.
Pour Alexis Corbière, il n'y a aucune démagogie dans ce déboulé : "Ce cas est symptomatique de la façon dont fonctionne notre économie. Il s'agit de tirer tout le jus possible de ce cas et de montrer qu'il faut changer les choses, observe le porte-parole, qui précise que Jean-Luc Mélenchon a rencontré cette caissière. C'était un moyen de rendre hommage à ces gens qui travaillent, aux invisibles, ces ouvriers auxquels on consacre 3% du temps d'antenne, alors qu'ils représentent 20% de la population".
Ce premier déboulé a donc été l'occasion pour Jean-Luc Mélenchon d'entamer son opération séduction auprès des ouvriers, électorat plutôt favorable au Front national - comme le rappelle L'Obs, "le Front national a surtout séduit les couches populaires, selon Ipsos (au premier tour des élections régionales 2015, ndlr) : 43% des ouvriers, 36% des employés, et 36% d'un niveau inférieur au Bac" - et de dégainer son idée d'impôt universel basé sur la nationalité du cotisant.
Le candidat de la "France insoumise" brocardant la famille nordiste Mulliez, qui contrôle le groupe Auchan, et dont certains membres ont élu domicile en Belgique. "Comme les autres", cette famille "paiera ses impôts en France", a promis le candidat.
De prochains déboulés sont-ils prévus ? "Sans doute", répond Alexis Corbière. Aucune décision n'a encore été prise par les équipes du candidat. "Pourquoi pas envisager un déboulé sur l'urgence sociale, l'urgence écologique, l'urgence démocratique", suppute-t-il. Rendez-vous dans six jours ?
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