Que fera Marine Le Pen de son année 2021 ? 2020 aura été une année très contrastée pour le Rassemblement national. Le terrorisme, les questions d’identité, l’islamisme et toutes les polémiques sur l’épidémie de coronavirus sont normalement des thèmes de prédilections pour Marine Le Pen.
Mais comme le confie un cadre du RN, "nous ne pouvons pas être une source de tension. Nous ne pouvons pas ajouter du chaos au chaos". Autrement dit, le Rassemblement national peut difficilement en rajouter. Il est donc moins audible et moins entendu. La période n’est pas si porteuse que ça.
En 2020, Marine Le Pen n’a pas fait de bond dans les sondages, ni pour son image, ni dans les intentions de vote. En fait, rien n’a bougé. Alors 2021 sera-t-elle une année plus porteuse ?
Pour l’instant, elle commence comme l’année 2020 avait commencé. C’est pandémie et polémique. Et ce n’est pas le moment où le RN est le plus clair. Marine Le Pen et Jordan Bardella, le numéro 2 du parti, expliquent qu’ils ne sont pas contre la vaccination mais qu’ils ne sont pas pour le vaccin actuel, faute de recul.
Ils alimentent la défiance sans pouvoir être taxés directement de complotistes. Et en même temps - selon l’expression - ils regrettent aussi les retards pris sur le début de la vaccination. C’est tout et son contraire à l’image de leur souci.
Les électeurs du RN sont les plus sceptiques face au vaccin. Mais pour gagner d’autres électeurs, ils ne peuvent rejeter la vaccination et le progrès médical. L’ambiguïté en général n’est pas ce qui réussit de mieux à Marine Le Pen. C’est ce que nous avions déjà vu sur la sortie de l’Euro.
Le RN espère trouver dans ses élus des futurs ministrables
Olivier Bost
Donc Marine Le Pen a un problème de crédibilité à résoudre. Il y a toujours un plafond de verre. Le verre est plus léger mais il est encore bien là. Marine Le Pen ne travaille pas sa stature présidentielle et se repose sur ce qu’elle considère, en privé, comme un acquis. Une base électorale extrêmement solide. Selon son analyse : "Quand on a voté RN une fois, on y reste". Alors qu’à l’inverse, Emmanuel Macron, lui, "est sensible à la concurrence", explique-t-elle. "Le vote Macron est un vote d’opportunité fragile". Il peut perdre des électeurs, pas elle.
Marine Le Pen se repose sur ce raisonnement. Il lui reste à trouver comment aller au-delà. Les régionales en juin se présentent plutôt bien pour le RN. Dans les intentions de vote dans de nombreuses régions, le parti est en première ou en deuxième position. Même si les chances de victoires au second tour sont faibles, tout au plus dans une région.
Le RN espère trouver dans ses élus des futurs ministrables. Une façon comme une autre en 2021 de convaincre qu’il est un parti sérieux, qu’il peut casser son plafond de verre et accéder au pouvoir.
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