L'instant de vérité. Les échéances se dessinent peu à peu pour les partis politiques. Plongés au quotidien dans la gestion de la crise sanitaire et la bataille politique qui en découle pour les oppositions, certains préparent activement l'élection présidentielle de 2022 dont une accélération devrait se jouer en octobre prochain.
Une sorte d'entre-deux se fait ainsi sentir. Le scrutin présidentiel a lieu dans un an, une date proche, mais pas assez encore pour définir les enjeux et lever de nombreuses interrogations : Emmanuel Macron sera-t-il en mesure de se représenter ? Qui sera le candidat de la droite ? La gauche partira-t-elle divisée ou non ? Quelle place occupera Marine Le Pen dans les sondages ?
Le champ des possibles est donc ouvert. Un des responsables de la majorité nous confie que le lancement de l'élection présidentielle se jouera, selon lui, au mois d'"octobre". "Ce sera le moment critique, c'est là que l'on saura si le président de la République est en mesure ou non de se représenter", explique-t-il.
Hors de question pour autant de douter de la capacité du chef de l'État à remporter l'élection présidentielle. "Emmanuel Macron est aujourd'hui le meilleur candidat à sa réélection", souligne-t-il. Mais l'acceptabilité des restrictions pourrait venir tendre la situation. "Si ce n'est pas possible d'alléger les mesures à la mi-mai, il va y avoir des problèmes", prédit un macroniste.
L'été s'annonce comme étant une période charnière qui permettra "de solder les élections régionales et la crise du coronavirus", ajoute-t-il. C'est donc sur la rentrée que planche la majorité. "La crise sanitaire a mis le couvercle sur les revendications et tout cela peut revenir. Ca peut être un moment de tensions" qui arrive en octobre après "un été où l'on souffle", craint un stratège de la majorité.
"De septembre à décembre", il faudra "défendre le bilan, faire nos propositions et occuper le terrain", souffle-t-on au sein de la macronie, tout en dressant le constat que "la marque La République En Marche est profondément atteinte et sclérosée" depuis la crise des "gilets jaunes", auxquelles sont venues s'ajouter la crise sanitaire et les polémiques à répétition.
Le mois d'octobre permettra d'y voir plus clair sur les candidats à l'élection présidentielle. Chez Les Républicains et dans le cas où la droite ne dispose pas de candidat naturel, la question de l'organisation d'une primaire sera tranchée avec les élections régionales qui se dérouleront les 20 et 27 juin.
Dans le camp "pro-primaire", on retrouve ainsi le président du Sénat Gérard Larcher, mais aussi la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau et le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez.
Dans le camp des contres, Xavier Bertrand a d'office évacué la question lors de l'officialisation de sa candidature. "Je ne souhaite plus m'inscrire dans la logique d'un seul parti, répond l'ancien ministre de la Santé. Je ne participerai pas à une primaire. Je respecte celles et ceux qui ont une démarche différente et je travaillerai avec tous", expliquait-il dans un entretien au Point.
La gauche, elle, tente de se rassembler sous une candidature unique. Alors que l'idée a été poussée par Yannick Jadot, au sein d'Europe Écologie-Les Verts il n'est pas question de renoncer à une primaire pour désigner le candidat écologiste. "Il faut une candidature de l'écologie politique en 2022", a indiqué le secrétaire national du parti Julien Bayou lors du Grand Jury RTL / Le Figaro / LCI.
"On ouvre ensuite les candidatures (pour la primaire, ndlr) du 1er au 12 juillet", a-t-il ajouté. Pour s'y présenter, il faudra "être validé par un conseil de parrainages". Les deux tours du scrutin se dérouleront les 16 et 28 septembre. Pour l'instant, Sandrine Rousseau a officiellement déclaré sa candidature. Le maire EELV de Grenoble Éric Piolle et Yannick Jadot ne cachent pas leurs intentions.
Quant au reste de la gauche, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure est prêt à ne pas présenter de candidat socialiste lors de la présidentielle. Du côté de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a déjà officialisé sa candidature et les discussions avec Yannick Jadot sur une candidature unique sont encore loin d'aboutir.
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