Jean-Luc Mélenchon entre officiellement en campagne. Le leader de la France insoumise a officialisé son intention d'être candidat à l'élection présidentielle de 2022 ce dimanche 8 novembre. Une troisième participation, après les présidentielles de 2012 et 2017. Sa candidature ne faisait guère de doutes, même si le tribun avait laissé échapper une certaine lassitude par rapport à son rôle de leader d'un mouvement politique.
La campagne pour 2022 pourrait bien être différente des précédentes pour le président du groupe LFI à l'Assemblée dans son mode de fonctionnement. Le leader de la France insoumise conditionne sa candidature au fait de recueillir 150.000 parrainages citoyens.
Jean-Luc Mélenchon ne repart pas à zéro pour cette élection. Le député des Bouches-du-Rhône a évoqué, lors de son passage sur TF1 ce 8 novembre, son programme de 2017 "L'Avenir en commun". Il reprend aussi l'une de ses propositions phares : la constitution d'une VIème République.
La question du calendrier a aussi joué pour Jean-Luc Mélenchon. L'officialisation de sa candidature était prévue pour le mois d'octobre, mais a été reculée pour cause d'actualité sur le reconfinement et les attaques terroristes, comme l'indique son entourage.
Candidat dix-huit mois avant le scrutin, Jean-Luc Mélenchon fait ainsi le pari d'une campagne longue. Le député LFI des Bouches-du-Rhône, considéré par certains dans le mouvement comme étant celui qui a le plus de chance de remporter le scrutin, cherche avant tout à occuper le terrain à gauche. Le retour d'Arnaud Montebourg dans le giron de la politique et les pions avancés par Anne Hidalgo sont autant de raisons qui peuvent avoir poussé le candidat à se lancer officiellement dans la course, plus tôt qu'il y a trois ans.
Jean-Luc Mélenchon devra aussi tenir compte des derniers résultats électoraux enregistrés chez EELV. Un rapprochement qu'il a déjà commencé en rencontrant le maire de Grenoble, Eric Piolle. "Mélenchon a pour lui d'être identifié, d'être un repère, une vigie. Les gens qui ne s'intéressent pas à la politique connaissent cinq ou six personnalités au maximum et lui en fait partie", a expliqué à l'AFP l'eurodéputé Emmanuel Maurel, allié à LFI.
Opposant virulent à Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon a multiplié les critiques envers le président de la République et sa gestion du coronavirus. Sa déclaration de candidature n'a pas fait exception à la règle. "Quand tout va mal et que cela semble nuit noire, il faut allumer une lumière pour qu'on se dise qu'il y a un bout du tunnel", a-t-il déclaré sur TF1.
Le chef de file des députés LFI a une nouvelle fois reproché au gouvernement son manque d'anticipation par rapport à la deuxième vague. Le gouvernement "n’a pas planifié et donc c’est la pagaille", a-t-il attaqué. Une attitude que lui rend la majorité en faisant de lui la cible de leurs attaques. "Jean-Luc Mélenchon, c'est un peu le candidat permanent", a critiqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.