Marine Le Pen attend déjà son duel avec Emmanuel Macron pour 2022. La présidente du Rassemblement national a fait sa rentrée dimanche 15 septembre à Fréjus. En ligne de mire, les municipales, les régionales. Mais surtout la prochaine présidentielle.
Oui. "La première opposante, c’est moi". Voilà, en substance, le message de Marine Le Pen. Après de longues vacances d’été, elle devait se rappeler au bon souvenir des Français. Rien de mieux pour ça que d’afficher ses ambitions. L’élection présidentielle n’est que dans 2 ans et demi, mais c’est bien cette élection qui porte Marine Le Pen et son parti tout entier.
Le député européen Nicolas Bay le dit sans modestie : "Il n’y a aucune autre vraie force d’opposition solide dans notre pays, explique-t-il. Le Rassemblement national est le seul parti politique dont les français attendent encore quelque chose".
Ce qui est vrai, c’est que Marine Le Pen peut profiter aujourd’hui d’une double situation de rente : les oppositions ne sont effectivement pas en grande forme. Et Emmanuel Macron l’a désigné, avec les populistes comme sa principale opposante. La présidente du Rassemblement national veut conserver ce statut. Pour ça, elle attaque le chef de l’État. Et elle veut attirer d’autres électeurs à elle. Pour ça, elle développe un programme qui se veut "présentable".
Et alors ça donne quoi concrètement ? Pour s’attaquer à Emmanuel Macron, partisan du libre-échange avec le Ceta et le Mercosur, elle propose depuis plusieurs mois "le localisme". Une façon de remplacer le slogan des années 80 : "Les Français d’abord" par "fabriquer et consommer près de chez soi, d’abord".
Le localisme, c’est du souverainisme et aussi de l’écologie pour Marine Le Pen. Ce qu’elle ne dit pas, en revanche, c’est comment elle compte rendre compétitif ce "made in France" face à ce qui est produit à l’autre bout de la planète pour 20 fois moins cher.
Marine Le Pen est persuadée que les "gilets jaunes", ce n’est pas terminé
Olivier Bost
Si c’est par du protectionnisme, la question sera franchement de savoir si nous aurons les moyens de nous lancer dans des guerres commerciales. Le localisme, c’est le seul argument de Marine Le Pen contre Emmanuel Macron ? Non.
Son localisme, c’est aussi Paris contre les territoires oubliés. C’est aussi les Français… contre les élites. Rien de bien neuf me direz-vous, mais en fait, Marine Le Pen est persuadée que les "gilets jaunes" ce n’est pas terminé. Elle veut capitaliser sur toutes ces colères et elle veut les agréger, d’où qu’elles viennent.
Quelles que soient leurs origines politiques aussi. De la droite bonapartiste, de la droite enracinée, a-t-elle listée ou de la gauche souverainiste. Marine Le Pen veut brasser plus large. Ce qui veut dire que Marine Le Pen est moins incisive qu’avant ? Non, les fondamentaux sont encore là : l’insécurité et l’immigration.
Mais on voit bien le souci de Marine Le Pen de se construire une crédibilité. Ça reste son problème numéro 1. Une victoire au second tour est une possibilité, mais c’est très loin d’être encore une évidence. Alors autant s’y attaquer dès maintenant. 2 ans et demi pour apparaître plus crédible que la dernière fois, ce n’est pas de trop.
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