Va-t-on pouvoir voter en avance pour l'élection présidentielle de 2022 ? C'est en tout cas ce que souhaite le gouvernement. Il a déposé mardi 16 février au Sénat un amendement concernant un texte sur l'organisation technique du scrutin présidentiel, afin de l'autoriser. Si le Parlement rendait possible une telle disposition, ce serait la première fois en France qu'il serait possible de voter par anticipation.
Rien à voir pour autant avec le système de vote par correspondance, qu'on a pu observer à l'œuvre pour l'élection présidentielle américaine. Le vote ne se fera pas par courrier, mais dans les bureaux de vote, à une date "fixée par décret, durant la semaine précédant le scrutin", indique l'amendement.
En pratique, le vote se fera avec une machine à voter, des machines qui doivent disposer d'un agrément du ministre de l'Intérieur. Comme le précise BFMTV, trois modèles sont autorisés en France, et ont pour particularité de ne pas être connectées à Internet. L'idée est ainsi d'éviter les tentatives de piratage.
On compte à ce jour seulement une soixantaine de communes disposant d'une machine à voter. C'est par exemple le cas au Havre (76), à Brest (29), à Antibes (06) ou encore à Antony (92). Le texte veut donc de proposer aux électeurs de "voter dans une autre commune de leur choix parmi une liste de communes arrêtées par le ministre de l'Intérieur".
Si ces machines à voter sont si peu répandues, c'est qu'un moratoire a été lancé en 2008 et a stoppé leur extension dans le pays. Selon le rapport d'information de deux sénateurs, réalisé en avril 2014 sur le sujet, les machines à voter "ne peuvent garantir ni la conformité du choix de l’électeur, ni l’absence de dysfonctionnement dans l’enregistrement des suffrages." Dans une réponse à une question d'un député sur le sujet, en date du 20 février 2018, le ministère de l'Intérieur indique également qu'il existerait un "niveau élevé de risques 'cyber'," en raison "de l’obsolescence technique des dispositifs", et de la possibilité de fraude liée aux logiciels de paramétrage des machines.
De nombreux responsables politiques se sont d'ores et déjà opposés à la mise en place d'un vote par anticipation. D'autres, comme le député ex-LaREM Matthieu Orphelin, sont favorables au vote par anticipation mais "dans des vrais isoloirs et urnes, pas sur des machines à voter".
Pour défendre l'utilisation des machines à voter, un collectif de 38 maires et députés a pour sa part signé une tribune dans Le Monde. "La machine à voter est une véritable arme de guerre en matière de sécurisation sanitaire", assurent-ils, en ajoutant que "la levée du moratoire reste une nécessité". Pour l'heure, le gouvernement ne s'est pas exprimé sur le sujet.
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