Un meeting pour briser la carapace. Voici l'enjeu du rassemblement du 13 février prochain pour Valérie Pécresse. La candidate Les Républicains multiplie les mesures programmatiques mais peine à percer dans la campagne, figurant au coude-à-coude dans les sondages avec Marine Le Pen.
Selon un élu LR, ce meeting "sera un moment fondateur pour fendre l'armure et la rendre présidentiable aux yeux des Français". Il peut s'agir "d'un tournant dans sa campagne", renchérit un autre.
Au sein de l'équipe de campagne, on reconnaît un ralentissement de l'engouement pour Valérie Pécresse, après l'envolée sondagière post-congrès début décembre. "Cette campagne marquée par la gestion du coronavirus ne créé pas un climat propice pour découvrir les candidats", explique un membre en tentant d'arrondir les angles.
Sur un tout autre ton, Rachida Dati, dresse le bilan des premiers mois de la campagne de Valérie Pécresse. Connue pour sa franchise lapidaire, l'ancienne Garde des Sceaux a pris la parole dans les colonnes du Figaro pour dire tout haut, ce que beaucoup pensent tout bas. "Il est clair qu’il faut ouvrir une seconde étape dans cette campagne, celle de l’incarnation qui parle à tous les Français", plaide-t-elle. L'ancienne ministre a ainsi estimé que "la clé de toute campagne présidentielle est de savoir comment vous emportez l’adhésion d’une grande majorité de Français".
Et d'ajouter : "Or vous n’y parvenez pas avec des mesures techniques, des petites phrases ou des débauchages". Une attaque qui vise à la fois, Valérie Pécresse et Eric Zemmour.
La maire LR du VIIème arrondissement de Paris va encore plus loin en braquant la lumière sur le meeting du 13 février. "Proposer des solutions concrètes aux Français est une bonne chose, mais, une campagne, ce n’est pas que cela. Je ne suis pas la seule à le penser et à le lui dire. D’ailleurs, je crois qu’elle l’a compris et le meeting du 13 février à Paris sera un moment important de la campagne", avance-t-elle.
Bémol : lorsque l'on évoque les prises de parole publiques de Valérie Pécresse, un député LR concède qu'"il y a des marges de progression". Un proche de la candidate commence par nous vanter ses qualités : "Elle est très bonne en débat, très rapide. Elle connaît bien ses dossiers". Mais en ce qui concerne le fait de tenir un meeting, les louanges s'estompent. "Etre à un pupitre, c'est plus compliqué. Je ne la sens pas à l'aise, ce n'est pas un exercice qui lui convient", explique-t-il en évoquant l'utilisation d'un prompteur comme une option envisagée.
Mais Valérie Pécresse semble avoir trouvé la parade. Invitée de LCI le 31 janvier, la candidate LR a indiqué vouloir privilégier le terrain aux grands meetings. Objectif : être "en immersion, rencontrer des Français dans un territoire" pour "parler avec eux de leur vie", peut-être en "changeant de méthode".
Quoi qu'il en soit, la candidate devra d'abord passer par la case du 13 février et montrer son vrai caractère. "Un mélange de l'empathie de Jacques Chirac avec l'énergie de Nicolas Sarkozy", à en croire un élu précrettiste.
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