Présidentielle 2022 : après Marine Le Pen, Éric Zemmour place Valérie Pécresse dans sa ligne de mire

Changement de braquet. Le début de campagne d'Éric Zemmour a été marqué par de virulentes attaques contre Marine Le Pen. Une stratégie qui étonnait, début septembre, au sein de l'équipe de campagne de la candidate RN. "Visiblement, il a juste pour objet de taper sur nous, alors que c'est surEmmanuel Macron qu'il faut le faire", s'étonnait un proche de la candidate. 

Quelques mois plus tard, les rapports de force ont évolué. Désormais, Éric Zemmour tire à boulets rouges sur Valérie Pécresse. Et qui de mieux pour le faire qu'un ancien LR, désormais vice-président du parti du candidat Reconquête : Guillaume Peltier. 

Invité du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, le transfuge a déclaré que "Valérie Pécresse est devenue un vote inutile". "Elle est le faux nez, le clone d'Emmanuel Macron. Au fond Valérie Macron et Emmanuel Pécresse, c'est blanc bonnet et bonnet blanc, tacle-t-il. Ses convictions fluctuent au gré de l'actualité". 

Une salve d'attaques lancée sur les réseaux sociaux

Les propos de Guillaume Peltier s'inscrivent dans une nouvelle stratégie de décrédibilisation de Valérie Pécresse. En effet, ils ne sont pas isolés puisque quelques jours plus tôt, les soutiens ont ciblé les soutiens de la candidate Les Républicains. D'après eux, ils tiennent "un double discours sur l'islamisme". 

Au-delà des déclarations, une charge numérique a aussi été lancée, à coups de vidéos virales postées sur les réseaux sociaux et de tweets massifs pour relayer les propos du clan Zemmour. "Des boules puantes et des fake news", selon la porte-parole de Valérie Pécresse Florence Portelli. 

Le conseiller de la candidate Patrice Karam y voit la marque de la fachosphère. "On m’a mis une cible dans le dos. J’ai eu le droit à des centaines de tweets vidéos qui manipulent la réalité. Ça a été relayé par Guillaume Peltier, Jérôme Rivière… J’ai supprimé des centaines et des centaines de messages de haine et de menaces de mort. Depuis quinze jours, je subis cette déferlante", raconte-t-il auprès de 20Minutes.

Des propositions pour se placer en frontal

Éric Zemmour ne s'arrête pas là. Le candidat Reconquête empiète sur les sujets, traditionnellement préemptés par la droite. Sur les droits de succession, il veut "favoriser la transmission des entreprises de générations en générations" et "supprimer les droits de succession et de donation pour la transmission des entreprises familiales”.

Autre thématique pour contrer Valérie Pécresse : la ruralité. Guillaume Peltier indiquait aux Échos qu'il s'agissait d'un "point faible" de la candidate. "Elle apparaît très francilienne", notait-il. Éric Zemmour a proposé de verser 10.000 euros pour chaque nouvelle naissance dans une famille "de la France rurale". 

Quand Valérie Pécresse propose une hausse des salaires de 10%, Éric Zemmour reprend à son compte la formule de Nicolas Sarkozy : "Travailler plus pour gagner plus". En meeting à Lille, le candidat va même jusqu'à qualifier cette phrase d'"excellent principe. "Oui l'exonération de charges et la défiscalisation des heures supplémentaires était une excellente idée !", a-t-il lancé.

Une pause dans la guerre avec Le Pen ?

Pourquoi jeter toutes ses forces contre Valérie Pécresse ? Dans les sondages, la candidate LR est au-coude-à-coude avec Marine Le Pen, devant Éric Zemmour. Une situation que va même jusqu'à souligner son entourage. Son directeur de campagne Patrick Stefanini reconnaissait sur BFMTV "une période de faux plat dans les sondages". Ce ralentissement dans sa campagne est en fait la cible idéale pour Éric Zemmour qui veut incarner l'union des droites. 

Et Marine Le Pen dans tout cela ? Après des semaines d'attaques, de ralliements et de dénonciations dans les médias, le clan Zemmour joue la carte de l'apaisement. Tandis que du côté de Marine Le Pen, c'est tout l'inverse. 

Dans Le Figaro, la candidate RN a invité Éric Zemmour à "faire le ménage" dans son mouvement, après l'avoir accusé de "communautarisme" et d'attirer dans sa campagne des "catholiques traditionalistes", des "païens et quelques nazis". Guillaume Peltier l'assure : "Nous ne sommes pas en guerre contre Marine Le Pen". Jusqu'à quand ?

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