Transparence salariale : bientôt la fin du flou sur ce que gagnent vos collègues

Pour connaître le salaire de vos collègues, vous n’allez bientôt plus avoir besoin d’attendre d’être assez proche ou d’entendre des rumeurs à la machine à café. L’Union européenne va imposer, au plus tard le 7 mai 2026, aux entreprises de plus de 100 salariés de faire preuve de plus de transparence sur les salaires.

Tout d’abord, au moment de l’embauche, l’employeur devra mentionner une fourchette de salaire ainsi que les critères, comme l’amplitude horaire ou l’expérience. Il sera aussi interdit de demander à un candidat combien il gagnait dans son précédent travail.

Tout salarié pourra aussi se faire communiquer le salaire moyen des postes similaires dans l’entreprise. En revanche, il ne sera pas possible de connaître le salaire de chacun de ses collègues. Si un salarié remarque un écart entre la moyenne dans l’entreprise et son salaire, il pourra demander des comptes à l’employeur. Celui-ci sera tenu de prouver qu’il n’y a pas discrimination, alors qu’aujourd’hui la charge de la preuve incombe au salarié.

L’Europe ambitionne de réduire l’écart salarial femme-homme. Selon la Commission, cet écart serait encore de 12,7% en moyenne en Europe, et de 3,8% en France. Les autres discriminations sont également pointées du doigt. On peut prendre l’exemple d’une PME qui avait diffusé, par mégarde, la liste des salaires sur tous les mails de l’entreprise. Il y a régné une ambiance épouvantable pendant des mois et l’employeur a dû corriger certains écarts.

L’une des raisons de ces écarts pourrait être le fait qu’il y a des gens qui se vendent bien à l’embauche, et d’autres non. Il y a des salariés qui demandent, d’autres non. Une étude américaine a même mis en évidence le rôle du physique dans le salaire… Autant dire que le marché du travail n’est ni rationnel, ni transparent.