Dans un mois, les adhérents Les Républicains devront voter pour leur leader : Bruno Retailleau ou Laurent Wauquiez. Ce dernier mène une campagne à la Chirac, enchaînant les meetings à un rythme effréné. Environ 10 réunions publiques par semaine. Son équipe en promet 120 dans cette campagne pour la présidence LR.
Ce jeudi 17 avril, il se rendra dans la Somme, puis dans le Rhône au cours de la soirée. Son credo : " Prendre du temps, aller partout". "Paray-le-Monial, Vichy, Sarrebourg, rester avec les gens, la convivialité. Et aller chercher les voix une par une. Le conseil de Jacques Chirac, c'est la pince à épiler. Il faut aller chercher les gens un par un", explique-t-il.
Laurent Wauquiez essaie de casser cette image, l'image que lui collent ses détracteurs : insincère, violent dans les rapports. À l'heure du déjeuner, des petits fours, une nappe en papier, un alcool local, une main sur l'épaule et le tour est joué.
"C'est normal de prendre le temps jusqu'au bout", assure le candidat. "Entre deux réunions publiques, je prends mes baskets et je vais courir". Un footing qui finit souvent sur une vidéo sur les réseaux sociaux.
Si Laurent Wauquiez est Jacques Chirac, Bruno Retailleau est-il un Balladur ? C'est l'argument facile des porte-flingues de Laurent Wauquiez. Souvenez-vous, il y a 30 ans, face à Jacques Chirac, Édouard Balladur fait la course en tête, il est le favori comme Bruno Retailleau. Édouard Balladur a le soutien des barons du parti, il est Premier ministre au gouvernement, il a le pouvoir, comme Bruno Retailleau.
Pour les proches de Laurent Wauquiez, comme Édouard Balladur, Bruno Retailleau est décrit comme lointain, froid, distant. À la fin, c'est Jacques Chirac qui a gagné. La méthode Chirac, c'est aussi une méthode anti-Retailleau.
Les militants qui assistent aux réunions publiques sont toujours partagés. "J'ai apprécié ce qu'a dit Laurent Wauquiez à 90%, mais je voterai pour Retailleau. Parce que Retailleau est actuellement le seul homme politique qui incarne le renouveau de la droite", explique l'un d'entre eux.
"Je ne pense pas que tu aies raison, parce que là, on a vu vraiment un candidat qui est jeune, qui en veut. On nous a toujours dit qu'il fallait passer de Kärcher, le Karcher, on ne l'a jamais passé", rétorque un autre. "Laurent Wauquiez, il en est le reflet, je pense qu'il en est capable", poursuit-il.
Dernière l'originalité de cette campagne, Laurent Wauquiez met en avant son épouse, Charlotte Wauquiez, qui suit désormais souvent son mari. Elle est citée dans des discours, elle va discuter avec les militants, elle est exposée dans cette campagne. Toute ressemblance avec une certaine Bernadette Chirac n'est peut-être pas tout à fait fortuite.
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