Pourquoi Emmanuel Macron pourrait nommer François Bayrou à Matignon

L'homme qui chuchote à l'oreille du président. Au lendemain de l'allocution d'Emmanuel Macron, les tractations se poursuivent pour tenter de trouver la perle rare qui succèdera à Michel Barnier, à Matignon. Parmi les potentiels choix qui s'offrent au chef de l'État, le nom de François Bayrou apparaît en haut de cette liste. 

Le chef de l'État a dessiné les premières lignes qui devront lui permettent de faire son choix. Le prochain premier ministre devra former un gouvernement "resserré" et "d'intérêt général représentant toutes les forces politiques d'un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s'engage à ne pas le censurer".

Ne pouvant pas dissoudre l'Assemblée nationale avant dix mois, Emmanuel Macron doit trouver un premier ministre qui contentera tant la gauche, que le Rassemblement national. 

Vers la mise en place de la proportionnelle ?

C'est pourquoi le nom de François Bayrou est cité. Le président du MoDem souhaite, comme le Rassemblement national, la mise en place du scrutin à la proportionnelle. Dans un entretien au Monde datant d'août 2024, François Bayrou déclarait : "Je constate tous les jours que cette idée de proportionnelle est aujourd’hui dans tous les esprits. Elle est la seule perspective crédible pour normaliser le pluralisme. Elle oblige toutes les forces politiques à reconnaître la légitimité, y compris de leurs adversaires. Il est désormais inéluctable, et heureusement, que cette idée fasse son chemin".

Fin août, son nom avait déjà été cité pour faire son entrée à Matignon. À l'époque, dans Le Point, Daniel Cohn-Bendit défendait cette candidature. "Bayrou, en vieux renard politique, aurait le savoir-faire pour proposer un gouvernement avec des personnalités fortes qui n’aient pas la tête dans la présidentielle 2027", expliquait-il.

Et d'ajouter : "Il s'agirait de faire émerger un pouvoir qui permettrait de confronter des intérêts contradictoires afin de régler le problème du vote du budget et de proposer une réforme électorale qui introduise la proportionnelle, comme Mitterrand le fit en 1986, ce qui permettrait de libérer les forces de gauche de l'obligation d'un accord avec LFI.

Son parrainage accordé à Marine Le Pen en 2022

Dans un documentaire consacré aux coulisses de la dissolution et diffusé sur France 2, Dissolution, histoire d'un séisme politique, le 5 décembre, François Bayrou a décrit la dissolution comme ayant instauré "un parfum de tremblement" dans la vie politique. 

François Bayrou aurait ainsi l'avantage de pouvoir négocier avec Marine Le Pen. En 2022, dans Le Grand Jury, le maire de Pau avait d'ailleurs apporté son parrainage à la candidate du Rassemblement national pour l'élection présidentielle. "Je ne peux pas défendre devant mes concitoyens de toutes opinions l’idée que le président de la République française serait élu dans une élection de laquelle les principaux candidats seraient exclus", a-t-il expliqué.

François Bayrou ajoutait : "C’est pour sauver la démocratie, mais notre signature ne vaut pas soutien. J’ai décidé de prendre ma part de cette charge et – cela ne correspond pas exactement au rêve que j’ai de l’engagement politique – je donnerai ma signature à Mme Le Pen".

Quid de la gauche ?

Pas question de concentrer ses efforts sur le Rassemblement national. La gauche aussi pourrait trouver un terrain d'entente avec François Bayrou. Ce dernier a déjeuné, le 5 décembre, avec le président et s'est également entretenu avec un autre prétendant, l'ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve. 

Selon nos informations de BFMTV, Emmanuel Macron a assuré ne pas vouloir nommer un chef du gouvernement socialiste, tant que le parti de gauche sera allié à La France insoumise au sein du Nouveau Front populaire. 

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