Loi immigration : le vote des députés Rassemblement national a-t-il permis au texte d'être adopté ?
Elisabeth Borne a assuré que le texte sur le projet de loi immigration a été adopté "sans les voix" des députés du Rassemblement national. Le gouvernement a obtenu la majorité, sans les voix du RN. Cependant, si le RN avait voté "contre", la loi ne passait pas.
La bataille parlementaire s'est transformée en une bataille de chiffre. Plongée dans une crise sans précédent au sein de sa majorité, Emmanuel Macron a réuni ministres et députés qui menaçaient de démissionner et de voter contre le texte.
En choisissant de ne pas retirer le projet de loi immigration, Emmanuel Macron a néanmoins tenu à contrer les mots lancés par Marine Le Pen, évoquant "une victoire idéologique" de son mouvement à travers ce texte. Selon les informations du Parisien, le chef de l'État aurait déclaré : "Je ne veux pas de loi immigration avec les voix du RN".
Quelques heures plus tard, les députés se sont prononcés. Résultats : 349 voix pour et 186 voix contre, sur 573 votants. Le projet de loi immigration est donc adopté. Mais qui a remporté la bataille politique ? La majorité a-t-elle réussi à limiter la casse ? Ou est-ce le Rassemblement national qui a permis au projet de loi d'être adopté ?
Qui a voté quoi ?
Mais que disent les chiffres ? Au sein de la majorité, sur 170 députés macronistes, le groupe Renaissance a comptabilisé 131 votes pour, 20 votes contre et 17 abstentions. Au MoDem, 30 députés ont voté pour, 5 contre et 15 abstentions. Quant à Horizons, le parti d'Edouard Philippe, 28 députés ont voté pour et 2 contre.
Du côté des oppositions, le 88 députés qui composent le groupe Rassemblement national ont tous voté pour. Les 62 députés Les Républicains ont voté pour. Le groupe LIOT compte dans ses rangs 8 voix pour, 8 contre et 5 abstentions.
À gauche, La France insoumise et ses 75 députés ont voté contre. Comme les socialistes avec 31 voix contre et les Écologistes avec 23 contre. À cela s'ajoute les 21 votes contre de la gauche démocrate et républicaine, composée des élus communistes. Quant aux non-inscrits, 2 ont voté pour, 1 contre et 1 abstention.
Abstention et vote contre
Comment analyser ces chiffres ? Tout dépend de quel point de vue vous vous placez. Si l'ensemble du groupe Rassemblement national s'était collectivement abstenu, le décompte aurait été de 261 votes pour et 186 contre. Le texte aurait été adopté.
Mais si les députés RN avaient voté contre, l'écran au sein de l'hémicycle aurait affiché le résultat suivant : 261 voix pour et 274 voix contre. Le projet de loi aurait alors été rejeté. L'exécutif et la majorité retiennent le premier scenario. Le Rassemblement national et les oppositions insistent, avec des arguments différents, sur la deuxième option.
Je ne tiens pas compte des voix du Rassemblement national.
Elisabeth Borne, sur France inter
Un vote mais plusieurs interprétations. Invitée de France Inter ce mercredi 20 décembre, Elisabeth Borne a affirmé avoir "le sentiment du devoir accompli". "On voulait faire voter un texte sur des mesures utiles, efficaces, attendues par nos concitoyens, avec deux objectifs : éloigner plus rapidement, plus efficacement ceux qui n'ont pas le droit d'être en France et mieux intégrer ceux que nous choisissons d'accueillir", a-t-elle déclaré. "Je ne tiens pas compte des voix du Rassemblement national. Sans ces voix, ce texte a été adopté", a-t-elle insisté.
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