François Bayrou était-il au courant de violences dans un collège de la Loire ? Selon le rapport publié mercredi par la commission d'enquête parlementaire lancée après le scandale Bétharram, l'actuel Premier ministre avait été alerté en 1996 sur des violences dans un collège catholique de la Loire par deux enseignantes qui n'ont jamais obtenu de réponse.
Dans leur courrier à celui qui était alors ministre de l'Éducation nationale, elles faisaient état d'"humiliations, de châtiments corporels abusifs et de violences physiques" au sein du collège Saint-Jean de Pélussin, écrivent les auteurs du rapport.
Un an plus tôt, les deux femmes avaient déjà signalé à la justice des soupçons d'attouchements sur des élèves commis par le directeur de l'établissement, le prêtre Jean Vernet. Celui-ci a ensuite été condamné à 18 mois de prison ferme pour agressions sexuelles sur une trentaine de mineurs.
Après l'exclusion du directeur, les deux enseignantes sont témoins de nouvelles maltraitances de la part d'enseignants et de surveillants et décident de s'adresser à leur ministre de tutelle. "Des enfants sont en danger, nous sommes menacées, nous ne pouvons rester dans cet état", écrivent-elles à François Bayrou, dans leur courrier daté du 23 août 1996, consulté par l’AFP.
"Il ne nous a jamais répondu", affirment Élisa Beyssac-Vinay et Marie-Dominique Chavas.
Selon le rapport parlementaire, elles s'adressent alors directement au président Jacques Chirac, et dénoncent des faits "troublants de ressemblance" avec ceux dénoncés par les victimes de Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques). Elles rapportent notamment qu'un enfant a eu un tympan perforé après avoir été frappé par un surveillant.
Le chef de l'État demande des éléments de réponse au ministère de l'Éducation nationale, qui s'abrite derrière la procédure judiciaire en cours. Le dossier n'ira pas plus loin.
"J’ai été rattrapée par cette douloureuse affaire, qui, comme celle de Bétharram, remonte à 30 ans, après avoir tenté de m’en tenir éloignée en ne suivant pas les auditions de la commission", confie Marie-Dominique Chavas, professeure d’histoire-géographie à la retraite.
"Les propos inacceptables qu’il a tenus sur la lanceuse d’alerte de Bétharram m’ont conduite à écrire la semaine dernière à la commission", dit-elle, en référence à l'ex-professeure de Bétharram Françoise Gullung que le Premier ministre a accusée d'avoir "affabulé". Mais son courrier serait arrivé trop tard pour qu'elle soit auditionnée.
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