Les infos de 6h - Nouvelle-Calédonie : "Nous ne sommes pas des mafieux, nous sommes des militants indépendantistes" explique Yvette du CCAT

Une semaine après le début des émeutes, la Nouvelle-Calédonie est toujours en proie aux blocages ce matin. La grande route reliant Nouméa à l'aéroport reste inaccessible.

Le Haut-Commissaire de la République Louis Le Franc s'est pourtant félicité ces dernières heures de la vaste opération de gendarmerie qui a permis de démanteler 76 barrages. Mais une partie de ces derniers ont déjà été réinstallés.

Il va falloir du temps pour reprendre le contrôle, reconnait Louis Le Franc au micro de RTL. "Chaque jour, on gagne du terrain. On a face à nous des gens qui ont un niveau d'agressivité inédit, donc nous n'avons pas d'autres solutions que d'engager la force pour inverser le rapport de force", assure-t-il. 

"On va avoir des zones très importantes à reprendre sous contrôle, et tout cela va démarrer avec tous les renforts qui sont à ma disposition. Est-ce que les renforts sont suffisants pour y arriver ? Moi je réponds oui. Pour nous c'est une exigence : il faut que l'ordre républicain soit rétabli".

Il faut que l'ordre soit rétabli selon le Haut-Commissaire de la République. Mais pour cela, il faut que le gouvernement renonce à élargir le corps électoral à ceux qui résident en Nouvelle-Calédonie depuis plus de dix ans répond le CCAT, la Cellule de coordination des actions de terrain. Yvette appartient à ce collectif d'indépendantistes accusé par les autorités d'attiser les violences.

"Nous sommes des militants indépendantistes. Nous ne sommes pas des mafieux, nous ne sommes pas des émeutiers", explique la militante qui "appelle au calme". "On dit à nos militants de lever le pied, de faire des barrages filtrants".

"Par contre, quand j'appelle au calme, cela ne concerne pas que les indépendantistes, mais aussi les pro-français, qu'on appelle ici les loyalistes", avertit-elle. "Nous, nous devons rendre les armes et en face, ils ne rendent pas les armes ? Vous voulez nous mettre à genoux, et en face, il y a les armes ? Est-ce qu'ils veulent déposer les armes, les loyalistes ?"

Yvette explique vouloir "le retrait" de la réforme constitutionnelle. "Je suis indépendantiste kanak. Je tiens à ma terre. Tant que le texte n'est pas retiré, on ne lâchera rien".

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