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Patrick Buisson, invité de RTL le 29 septembre
Crédit : Camille Kaelblen / RTL.fr
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Il était une figure de l'extrême droite et de la droite conservatrice. Ancien journaliste, politologue, écrivain et essayiste, Patrick Buisson est mort ce mardi 26 décembre, à l'âge de 74 ans. Son corps sans vie a été retrouvé à son domicile des Sables d'Olonne (Vendée) ce matin.
Un temps proche de Nicolas Sarkozy avant de tomber en disgrâce, il fut son conseiller de l'ombre lors de son passage à l'Élysée, entre 2007 et 2012. Il est l'artisan du discours "décomplexé" sur l'identité nationale, la sécurité ou encore l'immigration, thèmes chéris par l'ex-président de la République et dont il a fait la pierre angulaire de sa campagne victorieuse de 2007.
Élevé tour à tour par un père camelot de l'Action française qui a épousé les thèses de Charles Maurras, et par une mère anti-soviétique partisane de l'Algérie française, Patrick Buisson baigne dès l'enfance dans les idées d'extrême droite.
S'il n'a jamais adhéré à aucun parti politique au cours de sa vie, il n'a cependant jamais eu de cesse de militer, à sa manière. Au cours de ses études à l'université de Nanterre, dans les années 1960, il rejoint la Fédération nationale des étudiants de France, syndicat de droite dure, avant d'en devenir le vice-président.
Journaliste engagé à l'extrême droite, il rejoint l'hebdomadaire Minute en 1981 puis Valeurs Actuelles en 1987, où il devient par la suite directeur de la rédaction générale.
Alors proche de Jean-Marie Le Pen, aux côtés duquel il s'affiche lors d'un meeting en 1985, il refuse sa proposition de devenir député frontiste mais signe un ouvrage de photographies du fondateur du Front national. De lui, ce dernier disait par ailleurs : "C'était quelqu'un qui était assez proche de nos idées, c'était un garçon pour lequel j'avais de la sympathie".
Avant de prendre la direction de la chaîne télévisée Histoire en 2007, Patrick Buisson lance la revue Politique Opinion en 1996, pilote la page "Opinion" du Figaro en 2000 puis crée plusieurs émissions politiques sur LCI, dont 100% Politique à partir de 2001.
Grand défenseur de l'union des droites, le politologue devient l'homme de confiance de Nicolas Sarkozy lors de son mandat de chef de l'État. En 2021, beaucoup de partisans de l'ex-président lui reprochent d'avoir une responsabilité majeure dans la défaite.
Ses détracteurs lui attribuent alors le rapprochement entre la droite et les thèses du Front national. "Il a contribué à décomplexer une grande partie de l'électorat" de droite, reconnaît d'ailleurs à l'époque Marine Le Pen.
De son passage à l'Élysée, Patrick Buisson garde des traces sur le plan judiciaire. Il est condamné en 2014 pour avoir enregistré au palais des discussions avec Nicolas Sarkozy ou avec son épouse Carla Bruni, à leur insu.
L'année suivante, il est mis en examen dans l'affaire des sondages de l'Élysée - 130 factures pour des conseils, dont une quinzaine de sondages, payées par la présidence de la République sans appels d'offres préalables. Il est condamné en janvier 2022 à deux ans de prison avec sursis et 150.000 euros d'amende pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics.
À partir de 2018, le politologue a tenté de travailler à une "union nationale" avec le polémiste Éric Zemmour, qui s'est lancé par la suite dans la course à l'Élysée. Il explique alors être à la recherche d'un candidat "qui ne serait pas issu du Rassemblement national, mais passerait un accord de gouvernement avec le RN".
Plusieurs personnalités d'extrême droite ont réagi ce mardi à l'annonce du décès de Patrick Buisson. "Grand défenseur de l’union des Droites, intellectuel brillant, écrivain et journaliste inspirant, Patrick Buisson nous quitte en laissant derrière lui tout un héritage pour notre famille de pensée. À Dieu Monsieur !", a écrit Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête, sur son compte X.
"Patrick Buisson était un homme d'une grande culture, un écrivain de talent et un amoureux fou de la France. Son esprit parfois provocateur et sa plume acérée manqueront au débat politique", a quant à elle réagi Marine Le Pen.
"Il vit, avant beaucoup, les grands dangers qui menacent notre pays", a commenté de son côté le patron des Républicains, Éric Ciotti.
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