"Toute notre société est malade du sexisme, ça va demander beaucoup de travail". C'est le constat glaçant fait par Marlène Schiappa, la secrétaire d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, sur l'antenne de RTL lundi 1er octobre. C'est d'ailleurs l'un des douloureux enseignements de la vague #MeToo : le harcèlement des femmes est quotidien et touche tous les milieux, tous les secteurs.
C'est le cas pour la politique. Sandrine Rousseau a brisé le silence en mars 2018 avec la publication de son livre Parler. L'ancienne secrétaire nationale adjointe EELV avait accusé Denis Baupin de harcèlement sexuel. Cette ancienne politique reconvertie aujourd'hui comme économiste a attentivement suivi la vague #MeToo sur les réseaux sociaux, les témoignages qui y ont été laissés.
Depuis cette libération de la parole des femmes, les cris de chèvres ou "ma poule" ont continué à se produire en séance à l'Assemblée nationale. Mais ce n'est pas sans avoir déclenché de vives critiques et des rappels à l'ordre.
#MeToo a-t-il servi à quelque chose en politique ? "Oui", nous explique Sandrine Rousseau. On n'en sent pas encore les effets. Cela va prendre plusieurs mois, voire même plusieurs années. MeToo a permis de rompre avec le sentiment d'impunité qui régnait. Par rapport aux questions de lutte contre le sexisme, la politique était une zone de non-droit, la justice n'est jamais passée sur ces sujets".
Désormais, une toute nouvelle ère s'ouvre : "Aujourd'hui, un message net est envoyé : il n'est plus possible et plus admissible de harceler ou d'agresser sexuellement des femmes. Les choses vont changer", estime Sandrine Rousseau qui s'étonne néanmoins que la vague #MeToo n'ait pas été suivie, en France, d'une "revisite du passé".
Mais que faut-il pour que le constat fait avec #MeToo se concrétise en action ? "Tout n'a pas encore changé. La politique reste un monde d'homme mais le discours n'a jamais été aussi clair, surtout de la part du gouvernement en place. La loi sur les violences sexistes et sexuelles a marqué les esprits. Il faut voir le verre à moitié plein", poursuit la présidente de l'association Parler.
Le "prochain changement" devrait concerner les nominations au sein du monde politique. Les femmes doivent pouvoir progresser dans la hiérarchie. Il faut affirmer le rôle des femmes et les mettre à des postes importants, politiquement elles deviendront extrêmement fortes".
Pour l'instant, aucune femme n'a jamais présidé l'hémicycle. Seulement des hommes ont été à la tête du palais Bourbon, comme l'explique Le Monde. Cette statistique s'applique aussi pour la présidence du Sénat, du Conseil constitutionnel, du Conseil d'État et du Conseil économique, social et environnemental.
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