Marine Tondelier prend samedi 10 décembre les rênes d'Europe Écologie-Les-Verts (EELV), un parti en crise après le résultat décevant de Yannick Jadot à la présidentielle (4,6%). Parti qui est aussi empêtré dans un duel entre l'ex-candidat et la députée écofeministe Sandrine Rousseau, et enfin dans la tourmente des accusations de violences psychologiques envers une ex-compagne portées contre le secrétaire national sortant Julien Bayou, qui s'en défend.
La motion de synthèse que Marine Tondelier a proposée, et qui rassemble autour de sa ligne ses autres concurrentes, a recueilli 90,8% des voix des 400 délégués du Congrès. L'élue d'Hénin-Beaumont, issue de la direction sortante, a pour ambition de refonder EELV en modifiant ses règles internes, souvent considérées comme complexes et peu propices à la conquête du pouvoir. Un changement de nom est également au programme.
La nouvelle secrétaire nationale d'EELV défend une "écologie populaire" et souhaite "massifier" le parti, avec un objectif d'un million de sympathisants écologistes d'ici la fin de son mandat. Sa victoire n'est pas une surprise, puisque sa motion était arrivée largement en tête du premier tour, le 26 novembre, avec 47% des voix des adhérents.
Cette ancienne assistante parlementaire de Cécile Duflot, proche du maire de Grenoble Éric Piolle, est élue d'opposition depuis 2014 face au maire RN Steeve Briois à Hénin-Beaumont, ancienne ville minière où elle vit et d'où sont originaires ses parents et grands-parents. Elle siège aussi depuis 2021 dans l'opposition au conseil régional des Hauts-de-France présidé par Xavier Bertrand (LR).
"C'est quelqu'un qui ne vient pas d'une métropole, peut faire entendre une voix différente et qui a un long combat contre le RN", salue Kelim Ledun, délégué du Pas-de-Calais de 27 ans. "Elle est collective, pugnace et déterminée", a souligné Yannick Jadot qui "s'inscri(t) dans sa ligne politique, l'écologie de la responsabilité".
Après plusieurs jours de tractations, Marine Tondelier a rassemblé autour d'elle ses concurrentes, toutes des femmes, dont deux avaient obtenu plus de 10% au premier tour : Sophie Bussière (18%), proche de Yannick Jadot, et Mélissa Camara (13,5%), soutenue par Sandrine Rousseau et une partie de l'ail