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2 min de lecture
Emmanuel Macron à Maubeuge, le 8 novembre 2018
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
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Le 101ème congrès des maires a ouvert ses portes dans une ambiance de grogne et de malaise en l'absence d'Emmanuel Macron. Est-ce que en pleine colère des "gilets jaunes", Emmanuel Macron fait une erreur de ne pas y aller ? Oui. Surtout que c’était une promesse. Il s’était engagé à revenir devant les maires l’an dernier.
Mais, vous savez, même si l’on met de côté cette promesse - après tout Nicolas Sarkozy aussi avait changé d’avis - en période de contestation des "gilets jaunes", Emmanuel Macron aurait bien besoin d’avoir les maires dans sa poche.
Sauf que le Président a décidé de passer "en direct", comme toujours, et donc il préfère inviter des maires à l’Élysée plutôt que d’aller au congrès de l’association des maires de France, organisation dirigée par le sarkozyste François Baroin, organisation trop politisée aux yeux de l'Élysée.
Pourquoi en "direct" ? Parce que c’est la marque du président. Il fait tout "en direct". Regardez lors de son "itinérance mémorielle" dans le nord et l'est de la France, ce qui lui importait, c'était de discuter "en direct" avec les élus, "en direct" avec les Français, "en direct" avec les travailleurs dans les usines.
Parce que vous savez bien que le "macronisme" est un art vertical, et qu'être "en direct", lui permet d'éviter les intermédiaires. Le problème, c’est que c’est aussi ce qui lui est reproché aujourd’hui. Même si son entourage dit qu'il essaie de renouer, dans les faits, il a du mal.
On a eu deux exemples cette semaine : avec les maires mais aussi avec les syndicats. Depuis le début de son quinquennat, il estime que les syndicats sont un frein. Il n’a pas forcément tort sur certains points, mais dans un contexte de fronde, mal maîtrisée, quand le plus réformateur des syndicalistes, en l’occurrence Laurent Berger de la CFDT vous tend la main, c’est ahurissant de lui opposer une fin de non-recevoir.
Emmanuel Macron pense qu’il réussira à s’en tirer tout seul. Il vit dans l’urgence, ce qui le pousse à dribbler tout le monde. Mais on ne gouverne pas tout seul, avec un commando à l’Élysée. D’autant que l’on voit bien que les députés En Marche, en tant que courroie de transmission sont impuissants, on voit bien que le parti La République En Marche n’a pas beaucoup de prise sur le terrain.
Tous ces gens qui ont été ses capteurs pendant la campagne ne fonctionnent pas comme force de proposition, d’alerte. Si, avec ça, vous croyez pouvoir vous passer de capteurs tels que les maires ou les syndicats, ça ne va pas... Ça s’appelle la "monarchie".
Vous savez, Emmanuel Macron a coutume de dire à certains de ses visiteurs : "J’ai besoin de rameurs, pas de barreurs". Mais même si les maires ou les syndicats sont parfois des ralentisseurs, ils sont aussi des amortisseurs. Attention à ne pas se couper de ces relais !
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