"Je n'ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants". Les propos d'Emmanuel Macron, mercredi soir, sur TF1, sonnent comme un nouveau mea culpa. Le président est-il sincère ?
Disons que plus que de la sincérité, c'est de la lucidité. Il voit bien qu’il y a un malaise, il voit bien la montée de la grogne des gilets jaunes. Il a bien vu l’impatience et la colère qui se sont manifestées lors de son périple la semaine dernière dans le Nord et l’Est de la France.
Il parle même de divorce. Il a beaucoup heurté une partie de l’opinion, le président. Il a eu des propos maladroits, clivants, arrogants. Il a souvent manqué d’empathie. Et il a assumé faire une politique qui favorisait "les premiers de cordée" au risque de ne pas suffisamment "considérer" ceux qui sont au bout de la chaîne.
Vous l’avez entendu hier soir : "la considération, on ne l’a sans doute pas assez apportée". Il y a sans doute de la sincérité quand il dit ça. Ses propres conseillers avouent s'être bien plus préoccupé de la ligne politique à mener que du quotidien des français. Mais n’allez pas imaginer une seconde qu’il bat sa coulpe.
Parce qu’Emmanuel Macron fait le pari de la détermination. Il l’a dit hier soir : "quand je regarde certains de mes prédécesseurs, quand les choses ont commencé à devenir difficiles, ils ont changé de cap". C’est aussi ce qu’a dit Édouard Philippe hier matin sur RTL "le pays crève de ne pas avoir été réformé".
Emmanuel Macron vit avec ce mantra "ne pas reculer, ne pas céder". Quand bien même il y a de la casse sur le chemin, quand bien même on bouscule les habitudes, le président est persuadé qu’il faut en passer par là, parce que dit-il son cap est le bon, sa stratégie est la bonne.
Le Président pari donc sur son capital courage. Il parie que, parce qu’il a réussi à réformer la SNCF, il réussira à mener d’autres réformes difficiles, même si son capital politique est entamé.
Il y a autre chose sur lequel le président pari. Certains de ses proches sont intimement convaincus qu’il y a dans le pays une majorité silencieuse qui veut faire les réformes. Cette majorité silencieuse sur laquelle pariait aussi Nicolas Sarkozy.
Ces bataillons de l’ombre, dont on ne sait pas trop où ils se trouvent. C'est un pari qui repose sur une conviction mais que rien ne vient étayer pour l'instant. Qui sait d’ailleurs si cette majorité silencieuse ne se trouve pas aujourd'hui, en partie parmi les gilets jaunes.
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