Macron aux professeurs inquiets : "On ne vous mettra jamais en situation de danger"
Le président de la République était en visite, ce mardi 5 mai, dans une école de Poissy dans les Yvelines. Objectif : rassurer les parents, les enseignants et les maires en première ligne pour mettre en place le déconfinement.

Rassurer et convaincre. Emmanuel Macron s'est rendu dans une école de Poissy, dans les Yvelines, ce mardi 5 mai. À une semaine de la première phase de déconfinement, les maires et les directeurs d'école sont face à la complexité du déconfinement avec la reprise des cours.
Se voulant rassurant, le président de la République a indiqué aux enseignants inquiets : "On ne vous mettra jamais en situation de danger". Lors d'une interview télévisée, Emmanuel Macron a expliqué vouloir "que les choses soient bien organisées partout". "On ne dira jamais à un enseignant pour qui les conditions ne sont pas remplies : 'Vous devez aller travailler'".
Le président de la République a ainsi résumé la doctrine du gouvernement : "Je veux une bonne rentrée plutôt qu'une rentrée en nombre". "Dans la vie d’un enfant, rester deux mois à la maison, c’est assez traumatisant", ajoute le chef de l'État.
Les maires veulent bien faire, donc il faut leur laisser le temps et la souplesse
Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a remercié à plusieurs reprises les enseignants et les maire. Aux élus, le président explique "comprendre leurs angoisses, leurs questions et leurs inquiétude". "Ils veulent bien faire, donc il faut leur laisser le temps et la souplesse", ajoute-t-il. Du temps qui ne doit cependant rien changer à l'objectif du chef de l'État.
"Nul ne sait dire combien de temps nous allons avec le virus. On ne peut pas dire pendant des mois et des mois, que le pays ne vit plus, explique-t-il. Maintenant s’ouvre une nouvelle phase où on doit essayer de maîtriser l’épidémie et vivre dans une nation libre".
Invité de RTL, Karl Olive le maire de Poissy, ville dans laquelle s'est donc rendu Emmanuel Macron a décidé de rouvrir ses écoles, dès le 11 mai. "Nous allons démarrer la semaine prochaine, encore une fois sur la base du volontariat sur les quartiers populaires avec quatre niveaux grande section, CP, CE1 et CE2. Dans les autres quartiers, grandes sections, CP et CE2 (...) Cela va représenter à peine 20% des effectifs traditionnels. Et puis, nous ajusterons. Encore une fois, il faut que nous agissions", a-t-il expliqué.
Combattre le décrochage des élèves
Selon Iannis Roder, professeur d’histoire-géographie en Seine-Saint-Denis, le retard accumulé par certains élèves ne pourra pas être rattrapé. Au micro de RTL, il raconte son expérience depuis le début du confinement, le 17 mars dernier.
"Les enseignants ont cherché à garder le contact avec leurs élèves et on s’est aperçu très vite, là où je travaille en banlieue, que nous n’avions pas de contact avec près d'un tiers de nos élèves. Ils n'ont plus de scolarité depuis". Pour ces enfants, le retour à l'école "est extrêmement importante pour eux" et cela passe par "le présentiel".
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