Les "travaux pratiques" peuvent débuter. Après avoir été en quête d'une équipe pour relancer l'économie, Emmanuel Macron et Jean Castex ont lancé le "nouveau chemin" avec la tenue du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement, ce mardi 7 juillet. Fidèle à sa réputation de "disrupteur", Emmanuel Macron est parvenu à créer la surprise en nommant la chiraquienne Roselyne Bachelot à la Culture et le pénaliste Éric Dupond-Moretti à la Justice.
Quelques nouveaux portefeuilles reflètent les priorités présidentielles, comme celui de la Citoyenneté confié à Marlène Schiappa ou celui de la Transformation et de la fonction publique pour Amélie de Montchalin, un ministère de l'exécution, du "delivery", a commenté l'Élysée. Principale conséquence des élections municipales : le tournant vert. Emmanuel Macron l'a amorcé au lendemain du scrutin en recevant la Convention citoyenne pour le climat à l'Élysée.
Lors des diverses tractations sur la composition du gouvernement, le président de la République souhaitait insuffler une impulsion écologiste mais aussi sociale. C'est le message que le président de la République a tenté d'envoyer en plaçant dans l'ordre protocolaire Jean-Yves Le Drian, issu de la gauche, en premier. Même stratégie avec la nomination de Barbara Pompili, ancienne EELV devenue LaREM, en tant que ministre de la Transition écologique.
Au delà du tournant écologiste, Emmanuel Macron a surtout donné un coup de barre à droite et ciblé sur la relance économique. Devenu incontournable, le transfuge de la droite Bruno Le Maire est conforté comme timonier du "paquebot" Bercy après trois années très mouvementées pour l'économie française, qu'il aura la très lourde tâche d'extirper d'une récession sans précédent au sortir de la crise sanitaire.
Désigné "ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance", un intitulé modifié qui le place ostensiblement au pilotage des plans pour redémarrer l'activité, Bruno Le Maire a mis en oeuvre le programme économique d'Emmanuel Macron.
L'ancien secrétaire d'État aux Affaires européennes (2008-2009) et ministre de l'Agriculture (2009-2012) de François Fillon a ainsi les priorités du futur plan : la compétitivité des entreprises et la transition écologique. Auxquelles il faut ajouter le soutien à l'emploi, via un nouveau mécanisme d'activité partielle de longue durée en cours de négociation.
Afin de placer la relance économique au coeur de son projet pour la fin du quinquennat, Emmanuel Macron a décidé de nommer le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), Alain Griset, ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises. Il sera sous la tutelle du ministre de l'Économie.
À 66 ans, c'est une forme de consécration pour ce Nordiste, artisan-taxi pendant plus de 30 ans, de 1975 à fin 2016. "La mission qui m'est confiée, c'est d'abord écouter toutes ces entreprises - il y a trois millions d'indépendants en France - et proposer au premier ministre, au président, un certain nombre de pistes pour leur permettre dans un premier temps de passer cette crise qui s'annonce et au-delà regarder comment on peut accompagner leur développement", a-t-il déclaré à l'AFP.
Il voit dans sa nomination une "reconnaissance que le président veut par (son) intermédiaire adresser à l'ensemble des indépendants", soulignant leur "rôle essentiel sur les territoires". Il va donc poursuivre la mise au point du plan de relance auquel il a indiqué avoir déjà commencé à travailler avec Bruno Le Maire.
Agnès Pannier-Runacher vient compléter ce trio à la tête de Bercy. Enarque comme lui, haute fonctionnaire qui a alterné public et privé comme lui : Agnès Pannier-Runacher a été promue ministre déléguée à l'Industrie.
Elle reste donc chargée de l'Industrie dans le gouvernement de Jean Castex, mais avec le grade plus élevé de "ministre déléguée", et tout en restant sous l'égide de Bruno Le Maire. C'est sur le bureau de Agnès Pannier-Runacher qu'atterrissent les dossiers les plus épineux, doux euphémisme pour des fermetures d'usines et les conflits sociaux qui remontent jusqu'à Bercy.
De la recherche d'un repreneur pour l'aciérie de Saint-Saulve (Nord) au plan social annoncé récemment par Nokia, en passant par l'approvisionnement en masques pendant le confinement, cette Parisienne pur jus a eu l'occasion de faire le tour de la France qui se désindustrialise, au cours d'un mandat qui a débuté juste avant la crise des "gilets jaunes".
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