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Des casseurs se sont mêlés aux "gilets jaunes" samedi 1er octobre aux abords des Champs-Élysées.
Crédit : Lucas BARIOULET / AFP
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50 députés La République En Marche se sont abstenus sur la loi "anti-casseurs". Loi censée répondre aux violences dans les manifestations de "gilets jaunes". 50 députés macronistes qui ne participent pas au vote, c'est une première ! Est-ce le début d'une fronde ?
La fronde, c’est quand on vote contre. Et là personne ne s’y est risqué. Non, on est plutôt dans des demi-postures. On est dans la majorité mais pas tout à fait d’accord. On n’est pas pour le principe mais on ne va pas aller jusqu’à dire "non" et on va plutôt s’abstenir.
Bon, qu’il y ait des états d’âmes, c’est normal. Sur plus de 300 députés En Marche, dont on sait que certains viennent de la gauche, il y a des chances pour que quelques dizaines s’abstiennent. D’autant plus que c’est une loi qui vient de la droite. C’était le texte du sénateur Bruno Retailleau proche de François Fillon.
Donc, on peut dire sans exagérer que c’est un texte assez dur. Il était inévitable qu’il provoque un certain malaise chez certains. Notamment parce que ce texte pose au moins une question qu’on ne peut pas balayer d’un revers de main.
La question de savoir si un préfet peut décider demain sur des bases administratives que vous ne pouvez pas aller manifester. Autrement dit, c’est l’État qui décide et ça, c’est rare en France, parce que généralement ce sont les juges qui décident.
Vous savez, mon premier réflexe c’est de dire que "oui" les casseurs on peut les interdire de manifester, de la même manière qu’on interdit de stade un hooligan. Je pense qu’on est nombreux à penser à ça. Maintenant, le sujet de fond n’est pas de savoir s’il faut interdire ou pas. Le sujet c’est qui décide d’interdire.
L’État donc le pouvoir politique ou la Justice ? En France, on a une tradition judiciaire très forte parce qu’on ne fait pas confiance au politique pour décider des libertés publiques. C’est pour ça qu’on a entendu dans l’hémicycle le pourtant très pondéré Charles Amédée de Courson, fils de résistant, mettre en garde ses collègues contre "un retour au régime de Vichy".
Mais c’est aussi ce que dit l’avocat François Sureau, proche d’Emmanuel Macron, lorsqu’il explique : "Le préfet ne pense pas par lui-même, il pense ce que le gouvernement lui dit de penser. Il sera alors trop tard pour se plaindre quand l’extrême droite sera au pouvoir". Est-ce que c’est l’État qui doit être juge de notre droit à manifester ? Ou est-ce que c’est le juge qui doit prononcer la procédure d’éloignement comme ça se fait pour les maris violents ?
Mais que disent ceux qui ont voté la loi chez En Marche ? Ils disent que face à des casseurs il faut agir dans l’urgence. C’est vrai que les procédures judiciaires prennent plus de temps. Ils disent que c’est l'efficacité qui doit l'emporter. C’est là où la question est difficile parce que, pour être efficace on adopte des lois dans certaines circonstances. On appelle ça des lois de circonstances. Sauf qu’on ne sait pas si ces lois ne seront pas un jour, détournées.
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