Législatives : après la victoire du NFP, la France insoumise plus que jamais divisée

Si les élections législatives ont provoqué un sursaut à gauche et une alliance électorale fructueuse en nombre de députés, elles ont aussi fini de creuser le fossé au sein de la France insoumise. Purge des historiques insoumis, candidatures dissidentes et nouveau groupe à l'Assemblée, voici le récit de la fin d'une époque insoumise et de l'ouverture d'une période incertaine pour le mouvement lancé par Jean-Luc Mélenchon.

Après Alexis Corbière, Raquel Garrido et François Ruffin, c'est au tour de Clémentine Autain d'acter la séparation. À peine les premiers résultats publiés, la députée insoumise réélue en Seine-Saint-Denis en a profité pour passer un message : qui à gauche peut devenir le prochain premier ministre ? Sans donner le nom de celui ou celle qui serait la meilleure incarnation, l'élue a tenté de sortir Jean-Luc Mélenchon de la course. 

Réponse de Mathilde Panot sur RTL : il "n'est absolument pas disqualifié" pour Matignon. La gauche proposera "un Premier ministre et un gouvernement cette semaine", a-t-elle ajouté.

Les frondeurs insoumis réélus

Cette campagne des législatives a aussi été le théâtre de règlements de compte au sein de la France insoumise, datant à l'affaire Quatennens. Des insoumis, se définissant comme des frondeurs au sein du mouvement, ont vu émerger des candidatures du NFP face à eux. C'était le cas pour Alexis Corbière, Hendrik Davi et Danielle Simonnet qui ont finalement gagné leur pari puisqu'ils ont été réélus. 

En Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière a été confortablement élu au second tour avec 57,1% des voix, face à la candidate officielle de La France insoumise, Sabrina Ali Benali. À Marseille, Hendrik Davi l'a facilement emporté face à un candidat RN. Le candidat investi par LFI, Allan Popelard, s'était désisté à son profit dès le lendemain du premier tour. Enfin, à Paris, Danielle Simonnet, solidement ancrée dans le 20e arrondissement, l'a largement emporté face à la syndicaliste Céline Verzeletti, choisie par La France insoumise. 

Seule dissidente à avoir été battue par l'appareil insoumis, Raquel Garrido, arrivée troisième au premier tour dans sa circonscription de Seine-Saint-Denis et qui s'est désistée au profit du LFI officiel Aly Diouara, qui l'a emporté. 

Un rattachement au groupe des communistes ?

François Ruffin a aussi pris ses distances avec Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise. Comparant l'ancien député des Bouches-du-Rhône à un "boulet", le député de la Somme a aussi indiqué qu'il ne siégerait pas dans le groupe des députés insoumis. Tout comme Clémentine Autain. Il semble aussi peu probable que les trois députés "purgés" finalement réélus retournent siéger avec le groupe insoumis.  

Ils sont même accusés par la direction de vouloir siéger avec les communistes, qui n'auront toujours pas suffisamment d'élus pour constituer seuls un groupe. Alexis Corbière s'est d'ailleurs rattaché financièrement en préfecture au Parti communiste français en déposant sa candidature. 

À écouter aussi

Le grand jury

Sébastien Chenu : "Jordan Bardella ira à Matignon s'il a une majorité"

31/08/2025 à 13:38 - 54m37s