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François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon, à l'Assemblée le 5 février 2019
Crédit : Bertrand GUAY / AFP
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"Mes désaccords avec Jean-Luc Mélenchon sont connus. Ils sont profonds". Cette phrase, signée François Ruffin acte officiellement la rupture entre Jean-Luc Mélenchon et lui. Invité de RTL ce jeudi 4 juillet, le député de la Somme, candidat à sa réélection, a acté le divorce.
"Ma place ne sera pas dans le groupe La France Insoumise si jamais je suis élu", a-t-il indiqué. "Mes désaccords avec Jean-Luc Mélenchon sont connus. Ils sont profonds sur la démocratie, sur le bruit et la fureur plutôt que la force tranquille", a ajouté l'élu qui estime qu'"il y a moyen de faire autre chose".
Ce qui apparaît comme une rupture nette, néanmoins cordiale, a été ensuite alimentée par de nouvelles déclarations du député sortant de la Somme. Cette fois-ci, ce dernier ne mâche plus ses mots. À nos confrères de l'AFP, François Ruffin raconte : "On a vécu trois semaines dures parce qu'on a un boulet. Vous l'avez entendu. C'est Mélenchon, Mélenchon, Mélenchon, Mélenchon comme obstacle au vote". "Dans des terres comme ici, dans des terres populaires de province, ça bloque (...) Il faut incarner de la stabilité, de la confiance, rassurer les Français", a-t-il souligné.
Donc, on coupe les ponts, et on y va (...) avec indépendance
François Ruffin, député sortant de la Somme, en ballotage défavorable, à l'AFP
Et à ceux qui doutent de l'intensité de cette rupture, François Ruffin enfonce le clou. "Ce n'était pas suffisant pour les électeurs, ils n'entendaient pas assez, malgré le profond désaccord que j'ai exprimé à l'endroit de ce que fait Jean-Luc Mélenchon. Donc, on coupe les ponts, et on y va (...) avec indépendance", a-t-il déclaré à l'AFP à Abbeville.
Le point de bascule date depuis la refonte des instances du mouvement qui avait vu les historiques insoumis mis "sur le banc de touche", comme le qualifiait François Ruffin. À cela est venu s'ajouter une divergence de ligne entre lui et les insoumis élus en banlieue parisienne. Lors de la précédente mandature, sur les 75 députés du groupe insoumis, une petite vingtaine était élue dans des zones rurales, souvent dans des circonscriptions traditionnellement de gauche, passées en 2017 à la Macronie et regagnées par LFI et la Nupes en 2022.
Souhaitant incarner l'union entre "la France des bourgs et la France des tours", François Ruffin alertait sur le risque de la gauche de ne représenter que les métropoles, dans Le Monde en juin 2022. "Quand on vit en Picardie, on a d’autres lunettes que quand on vit à Paris, que l’on est en Île-de-France, où le RN n’existe pas", expliquait-il. Un constat qui visait ses camarades de la France insoumise, notamment ceux élus de Seine-Saint-Denis. Quelques mois plus tard, sur France inter, il s'interroge : la gauche veut-elle "conquérir cet électorat populaire de la France des 'gilets jaunes', de la France des ronds-points, des France périphériques ?".
De retour en 2024, l'entourage de François Ruffin persiste et signe : "Je me demande s'ils ne font pas exprès pour dégager tous les députés de province qui les ennuient.
Autre "profond" désaccord avec Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise : la stratégie du "bruit et la fureur plutôt que la force tranquille", comme il l'a expliqué sur RTL.
En octobre 2022, François Ruffin confiait, sur France inter, être las "de hurler sur les bancs de l'Assemblée nationale". Il réagissait à l'époque à un sondage Ipsos, où 42 % des Français désapprouvaient "tout à fait" la manière dont les Insoumis se comportent à l'Assemblée nationale.
Un pourcentage élevé par rapport à l'image renvoyée par les députés du Rassemblement national. Seulement 29 % des Français expliquaient être "tout à fait" irrités par l'attitude du RN dans l'hémicycle.
Sans vouloir trop se projeter sur le résultat du second tour des élections législatives où il est en ballotage défavorable, l'électron libre envisage de créer des "traits d'union" entre "les différentes forces de gauche" dans la nouvelle Assemblée nationale, pour sa nouvelle vie politique.
"Il y a beaucoup de gens bien, il n'y a pas de doute, chez les Insoumis. Il y a moyen de faire autre chose avec des amis communistes, écologistes, Génération.s et ainsi de suite", a-t-il expliqué au micro de RTL.
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