Ce lundi, au lendemain du premier tour des élections législatives, RTL se penche sur les propositions économiques de la Nupes et de la majorité présidentielle (Ensemble !) car les deux camps vont devoir montrer deux visions de la société. Et ça va se jouer en partie sur le terrain économique. C'est d'ailleurs sur ce terrain-là que la Nupiste Manon Aubry a posé le débat, dès dimanche soir, sur RTL : "Deux visions de la société : retraite à 60 ans ou à 65 ans".
On revient (et c'est tout le calcul et le souhait de Jean-Luc Mélenchon) sur le débat à la Présidentielle qui n'a pas eu lieu. Alors, est-ce qu'on doit passer à 60 ou 65 ans ? D'un point de vue purement financier, il n'y a pas d'urgence à changer avant 2070 si on en croit le tout dernier rapport du Conseil d'Orientation des Retraites. Mais le gouvernement a choisi d'oublier ce dernier rapport pour faire référence à un autre (paru plus tôt) qui incitait à retarder l'âge de départ.
Ça s'entend si on veut dégager 15 à 20 milliards d'excédent budgétaire pour financer (par exemple) une vraie politique du grand âge et de la dépendance. Donc 65 ans n'est pas une obligation mais partir plus tôt pourrait déstabiliser l'équilibre du régime de retraite par répartition.
D'ailleurs, Thomas Piketti, un des économistes qui défend le programme de la Nupes, dit dimanche dans le JDD que 60 ans n'est pas la règle pour tous mais pour ceux qui ont commencé tôt : "Faut-il passer à 41 ou 42 annuités pour les plus hauts salaires ?" (sous-entendu ceux qui ont fait des études plus longues) "Pourquoi pas", dit l'économiste. Si vous faites des études, que vous commencez à travailler à 23 ans et qu'on ajoute 42 annuités, vous arrivez gentiment à 65 ans.
Il faudrait voir ensuite comment on peut mettre en place un barème qui vous fait travailler plus longtemps en fonction de votre niveau de rémunération. Ça semble compliqué à mettre en œuvre, mais disons de toute façon que sur 30 millions de Français actifs, vous en avez aujourd'hui 3 millions (10%) qui travaillent avant 24 ans. Les Français qui ont commencé très jeunes sont donc très peu nombreux.
Reste la problématique du pouvoir d'achat : est-ce qu'on peut bloquer les prix comme le propose la Nupes ? Oui, d'ailleurs on l'avait fait pour le prix des masques pendant la pandémie. On l'avait fait pour l'essence en 1990 au moment de la guerre en Irak. Ou en 1936, sur le chauffage, l'alimentation et les vêtements à cause (déjà) d'une inflation à 12%.
C'est surtout très cher. Chaque centime sur le litre de carburant absorbé par l'État, c'est 500 millions de rentrées fiscales en moins. Les mesures du bouclier gouvernemental ont déjà couté plus de 25 milliards et les mesures "pouvoir d'achat" pourraient encore coûter 10 milliards supplémentaires. Et le plus difficile avec ces mesures de gel des prix, c'est d'en sortir.
Le gouvernement pensait avoir échappé à ce piège en prenant des mesures limitées dans le temps ou en parlant de primes ou de chèques qui ont une durée de vie limitée : 4 mois, 1 an. Mais ce week-end, Bruno Le Maire a admis que le chèque alimentation était très difficile à mettre en place. Et on voit bien qu'il sera très difficile de sortir de la ristourne de 18 centimes sur le litre de carburant à la fin de l'été.
Ça coute cher mais et ça ne sauve pas vraiment le pouvoir d'achat des plus faibles. Le cabinet Asteres a fait les comptes, si on bloque les prix sur une année, les familles les moins riches économiseront 368 euros par an alors que les plus riches gagneront 821 euros. L'État est alors obligé de compenser en subventionnant les commerçants ou les professionnels.
Si le prix de l'électricité du four et de la farine augmentent mais que le prix de la baguette est bloqué, il faut aider le boulanger sinon il met la clé sous la porte. Et dans ce cas, vous n'avez plus de pain. Bloquer les prix coûte cher à l'économie. Un chèque permet théoriquement d'en sortir plus facilement et de cibler les populations à aider.
Mais il reste toujours une question : qui paie la note de l'État à la fin ? A priori, le contribuable. Dans ces cas-là, ça ne s'appelle pas un coup de pouce au pouvoir d'achat mais une avance de trésorerie. Chez Jean-Luc Mélenchon, on annonce que ça se traduira par une hausse d'impôts pour les plus riches. Dans le camp Macron, on s'arcboute sur le fait que les impôts n'augmenteront pas. Ça semble difficile à imaginer sur tout le mandat.
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