Législatives 2022 : avec l'élimination de Zemmour, Le Pen s'impose à la tête de l'extrême droite

La présidentielle et les législatives auront été marquées par le duel entre Marine Le Pen et Éric Zemmour. Représentants tous les deux ce qu'ils définissent comme étant le "camp national", les anciens candidats à la présidentielle se sont livrés une féroce bataille de laquelle Marine Le Pen est sortie gagnante. 

La candidate dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais a raté de peu l'élection au premier tour avec 53,96%. La forte abstention la privant des suffrages requis de 25% des inscrits. Dans la foulée de la publication des résultats, Marine Le Pen a appelé "tous (ses) électeurs à confirmer et amplifier leur vote" là où des candidats RN seront qualifiés pour le second tour, afin "d'envoyer un groupe très important de députés patriotes dans la nouvelle Assemblée nationale". 

Eric Zemmour a, quant à lui, encaissé une nouvelle défaite électorale. La deuxième en deux mois. Candidat dans la 4ème circonscription du Var, le président du parti d'extrême droite Reconquête !, a été éliminé dès le premier tour, après être arrivé troisième, avec 23,19% des suffrages exprimés derrière la députée sortante LaREM Sereine Mauborgne (28,51%) et le RN Philippe Lottiaux (24,74%). 

Quel avenir pour Éric Zemmour ?

Au-delà de sa propre candidature recalée, Éric Zemmour n'a pas non plus réussi à faire émerger son parti, Reconquête. Guillaume Peltier et Stanislas Rigault ont respectivement été éliminés dès le premier tour dans le Loir-et-Cher et dans le Vaucluse. Que va-t-il advenir de l'ancien polémiste et de sa formation politique ?

Avant tout, Eric Zemmour va prendre quelques jours de repos, sous le soleil du Var, avant d'envisager la suite. Mais pour Jacques, tropézien historique croisé dans la rue, l'ancien candidat devrait surtout songer à arrêter la politique. "On ne crée pas un parti politique comme ça sans réflexions, explique-t-il au micro RTL de Thomas Despré. On n'est pas toujours bien placé. Il vient du journalisme... À mon avis, plutôt retourner au journalisme".  

Un avis partagé par Jean à la table d'à côté. "Comment peut-on être à 19% au début et se retrouver éliminé ? Il y a une raison. Je peux vous dire qu'au départ j'étais pour lui. Mais il ne parle pas de son programme", a-t-il expliqué. 

Éric Zemmour n'aurait-il pas suffisamment travaillé son programme ? Toujours est-il que son entourage a bien conscience de ces critiques. Il ne compte pas arrêter la politique, mais il va consacrer ses prochaines semaines à bûcher, travailler sur le fond de ses propositions, organiser des universités d'été, donner des conférences. Et pourquoi pas même une école pour former ses militants.

Une "dynamique" pour Marine Le Pen ?

La dynamique est inversée en ce qui concerne Marine Le Pen et le Rassemblement national. Un cadre du parti l'affirme : "On est content" des résultats du premier tour des législatives. Il ne se prive d'ailleurs pas pour enfoncer une ultime fois Éric Zemmour. Comme lors de la présidentielle, le RN arrive en tête en nombre de communes. Selon un décompte de l'AFP, il en a conquis environ 11.300 sur près de 35.000, devant Ensemble avec plus de 9.000, la Nupes (près de 7.500) et LR (environ 4.900). 

Au second tour de la présidentielle, Marine Le Pen s'était imposée dans plus de la moitié des communes françaises, la plupart d'entre elles, situées dans les zones rurales, comptant moins de 1.000 habitants, rappelle l'AFP.     

L'ancienne candidate à la présidentielle a salué une "dynamique forte" de son parti, et dit espérer l'élection de "dizaines de députés" au second tour pour former un groupe à l'Assemblée nationale. "Le défaitisme n'existe pas sur le terrain (...) Nous sommes là, nous sommes bien là, nous sommes en dynamique forte depuis 2017", a-t-elle déclaré, depuis Rouvroy, dans son fief du Pas-de-Calais, la finaliste de la présidentielle. 

Invité de RTL ce lundi 13 juin, le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella a salué "une très grosse percée du Rassemblement national, qui gagne 6 points par rapport à 2017 et l'opportunité de multiplier par 5 le nombre de nos députés". En récoltant 4.248.626 voix, le RN pourra aussi compter sur au moins 6,9 millions d'euros d'argent public par an, puisque chaque voix gagnée donne droit à 1,64 euro par an. Une manne bienvenue pour un parti endetté à plus de 20 millions d'euros. 

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