Des parlementaires, de la majorité
mais pas seulement, préconisent une légalisation régulée du cannabis. Mais est-ce
bien dans l’air du temps ? Oui et non… Non parce que l’actualité nous rappelle
bien les ravages des trafics de drogue : un policier a été tué mercredi à
Avignon alors qu'il intervenait dans le cadre d'une opération antidrogue. Des
habitants en sont venus à l’autodéfense pour chasser des dealers au pied de
chez eux à Paris. L’an dernier, 100 tonnes de cannabis ont été saisies. 1.300
opérations ont été menées contre des points de deal.
Alors avec tout ça, est-ce bien
dans l’air du temps ? Oui puisque la France reste la triste championne d’Europe
de consommation de cannabis. Presque un million de fumeurs quotidien. Cinq
millions de fumeurs occasionnels. Les points de deal démantelés réapparaissent
juste à côté. La livraison à domicile explose. Les jeunes Français fument deux
fois plus de joints que leurs voisins européens.
La répression et l’interdiction ont-elles
le moindre impact sur la consommation de drogue et sur la délinquance que cela
engendre ? Aucun ou quasiment aucun… C’est ce que disent ces députés dans leur
rapport de 300 pages.
La question du cannabis ne
souffrirait que de deux analyses : il y a ceux qui veulent tout interdire (et
c’est normal) et ceux qui voudraient tout autoriser (et c’est complètement
dingue). Les répressifs et les libertaires.
La légalisation est assimilée
immédiatement à une capitulation morale. On arrête d’interdire. On abdique face
au mal. Cet interdit moral empêche tout autre hypothèse que la répression pure
et dure. Même si cette interdiction est la plus bafouée de toutes les
interdictions et qu’elle empêche toute prévention.
Quels seraient les bénéfices de la
légalisation ? Pour en revenir au travail de ces députés, il y aurait des
bénéfices réels, d'après eux, pour la sécurité, pour la prévention, la santé et
même l’économie. Les produits qui circulent aujourd’hui sont ultra puissants,
ce qui augmente considérablement le risque de maladies mentales chez les
jeunes. Schizophrénie, anxiété, dépression, décrochage scolaire et social… Avec
une légalisation, les produits seraient mieux contrôlés. C’est le raisonnement
de ces députés qui prennent en exemple ce qui a été fait au Canada et dans
plusieurs États américains.
Emmanuel Macron n’est pas du tout
sur l’idée de légalisation. Il aurait pu. La légalisation, c’est disruptif, libéral
et sociétal. Mais tous ces adjectifs collaient mieux au Emmanuel Macron de 2017.
Celui des promesses. Les crises, son positionnement politique, et sans doute ce
qu’il en pense vraiment, l’ont totalement écarté de ce que lui propose sa
majorité aujourd’hui.
Le chef de l’État, il y a deux
semaines, dans Le Figaro, parlait de l’éradication des trafics de stupéfiants
comme de "la mère des batailles". En attendant l’éradication,
Emmanuel Macron veut lancer un grand débat, un autre grand débat, sur la
consommation de drogue et ses effets délétères. Gérald Darmanin, le ministre de
l’intérieur, en a pourtant déjà donné la conclusion : la drogue, répète-t-il,
"c’est de la merde".
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