Le rififi du jour, c'est en macronie. Édouard Philippe voulait fusionner son parti, Horizons, avec Agir, le petit mouvement de centre droit du ministre Franck Riester.
Mais le mariage n'aura pas lieu, car un certain Emmanuel Macron s'y oppose. "Le président ne veut pas", voilà ce qu'a dit sans détours Franck Riester à ses troupes. "Le mariage pour tous n'est pas le mariage forcé", ironise un lieutenant du chef de l'État. Sauf que cette union ne relevait pas du mariage forcé, puisque deux tiers des dirigeants d'Agir voulaient dire oui à Édouard Philippe. "C'est une agression personnelle", s'agace un proche de l'ex-locataire de Matignon qui balance : "Qu'ils s'occupent des écoles plutôt !".
Officiellement, la raison évoquée est d'éviter les tambouilles entre partis. Officieusement, c'est pour éviter qu'Édouard Philippe prenne trop de poids et soit trop gourmand pour les législatives. La macronie ne le juge pas assez loyal : "Regardez ses vœux, il n'a même pas mentionné le Président", balance un cadre. "Édouard Philippe ne fait rien pour raviver la flamme entre eux", lâche une autre. Côté Philippe on riposte : "Comment peut il avoir envie de s'engager vu comment il est traité !". Bref, on est dans Scènes de ménages. Édouard Philippe va donc faire sa vie.
Samedi 15 janvier, il lance les premiers comités locaux d'Horizons, à Niort, la Roche-sur-Yon et Guérande. On guettera la grande déclaration d'amour à Emmanuel Macron.
D'abord il ne faudra pas trop compter sur la participation d'Édouard Philippe à "ensemble citoyens", la maison commune censée montrer à quel point la majorité présidentielle est soudée. Et puis la fusion des deux partis risque de se faire par la base : "On sera nombreux à aller chez Horizons, assure un élu, et chez Agir ils seront 5 dans une cabine téléphonique !". Bon, il manquera la dot d'agir, qui bénéficie de financements publics.
Les amis d'Édouard Philippe ne comprennent pas la mauvaise manière d'Emmanuel Macron, a fortiori dans une campagne où il faudra tenir la droite face à Valérie Pécresse. "Il veut diviser pour mieux régner", décrypte une marcheuse. Il vaut mieux "rassembler pour gagner", répond un ami du maire du Havre, mais des deux côtés, on le dit : il va falloir qu'Emmanuel Macron et Édouard Philippe se parlent.
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