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Philippe Poutou lors du débat de la présidentielle
Crédit : Lionel BONAVENTURE / AFP
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À campagne hors norme, événement inédit. Pour la première fois depuis l'avènement de la télévision, un débat conviant à la même table la totalité des candidats à la présidentielle était organisé, mardi 4 avril. Ils étaient onze invités. Parmi eux, les cinq "gros" candidats, selon les enquêtes d'opinion, et six autres, plus méconnus. Lesdits "petits candidats" qui ont pourtant donné du fil à retordre à leurs adversaires plus connus du grand public.
Sur un pied d'égalité en termes de temps de parole, l'occasion était trop belle pour la laisser filer. Et ce n'est pas Philippe Poutou qui pourra soutenir le contraire. Le candidat, ancien militant de Lutte ouvrière (LO) devenu figure de proue du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) s'est engouffré dans la brèche à l'orée de l'émission, sans dévier de sa ligne conductrice pendant les quasiment quatre heures qu'a duré Le Grand Débat.
Onze invités, mais seulement dix figurent sur la photo prise au centre du plateau, avant le lancement du débat. Philippe Poutou a catégoriquement repoussé l'offre de poser aux côtés de ses concurrents à l'élection présidentielle. Et ce, malgré une tentative inattendue d'Emmanuel Macron de le convaincre à se joindre à François Fillon, Marine Le Pen, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud, François Asselineau, Jacques Cheminade, Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, chaque candidat disposait d'une minute pour se présenter aux téléspectateurs. Philippe Poutou, ouvrier-mécanicien à l'usine Ford de Blanquefort, à côté de Bordeaux, en a profité pour asséner que sur ce plateau, il était "le seul à avoir un métier normal, un travail normal". Exception faite, a-t-il souligné, de Nathalie Arthaud, candidate LO et par ailleurs enseignante agrégée en économie et gestion.
La question sur la moralisation de la vie publique lui offrait une fenêtre pour tacler ses adversaires. "On est servi depuis quelques temps", a-t-il raillé, distribuant les coups successivement à François Fillon et Marine Le Pen. "Depuis janvier, alors là c'est le régal. Fillon, que des histoires, et plus on fouille, plus on sent la corruption, plus on sent la triche", a-t-il accusé, évoquant la mise en examen de François Fillon et de son épouse Penelope pour détournement de fonds publics. "Il faut la rigueur et eux-même piquent dans les caisses publiques."
Dans sa diatribe, le syndicaliste bordelais s'est aussi attaqué à la candidate frontiste, soupçonnée d'avoir fermé les yeux sur un système d'emplois fictifs au Parlement européen. Elle avait refusé de se rendre à une convocation policière à ce sujet. "On pique dans les caisses publiques, et pour quelqu'un qui est antieuropéen, ça ne gêne pas de piquer de l'argent de l'Europe. [...] Quand nous on est convoqué par la police, nous ouvriers, on a pas d'immunité ouvrière : on y va", a-t-il asséné sous les applaudissements nourris du public.
Représentante de BFMTV, qui coorganisait le débat avec CNews, Ruth Elkrief avait la charge d'interroger et d'animer la rencontre avec Laurence Ferrari. Alors qu'elle interrompait le candidat du NPA pour recentrer le propos, Philippe Poutou a répliqué de façon surprenante. "C'est pas parce que je n'ai pas de cravate qu'il faut me couper", a-t-il asséné. Le Bordelais était en effet le seul homme parmi les candidats à ne pas être vêtu d'un costume et d'une cravate.
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