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Ordinateur quantique : pourquoi Michel Devoret, le Nobel de physique, est un visionnaire
Michel Devoret a reçu, mardi 7 octobre, le prix Nobel de physique, partagé avec le Britannique John Clarke et l'Américain John M. Martinis, pour leurs travaux sur la découverte de l'effet tunnel quantique macroscopique.
Le France Michel Devoret, affiché au centre sur la diapositive, a remporté le prix Nobel de physique, décerné par l'académie suédoise le 7 octobre 2025
Crédit : Narciso Contreras / ANADOLU / Anadolu via AFP
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La mécanique quantique est une branche de la physique, qui décrit l’infiniment petit et fonctionne avec des lois différentes de celles que nous faisons l’expérience de façon intuitive. C'est le cas de la loi de la gravité, par exemple, qui veut qu’un objet tombe quand on le lâche.
L’effet tunnel, maintenant, est la propriété d’une particule qui peut traverser un obstacle réputé infranchissable selon les lois de la physique classique. C’est ce que nos lauréats ont réussi à démontrer. Arrêtons-nous là pour l’explication, pour éviter que personne ne se perde.
Mais le plus important est de savoir quelles sont les applications de cette découverte. Leurs travaux sont fondamentaux pour ce que l'on appelle les ordinateurs quantiques, c'est-à-dire des machines qui utilisent justement les propriétés de l’infiniment petit pour traiter les données. Propriétés bien supérieures à celles des micro-processeurs classiques, même s’ils sont, comme aujourd’hui, ultra miniaturisés, jusqu’à quelques millionièmes de millimètre.
Ces nouvelles technologies laissent augurer de l’arrivée, à terme, de machines aussi puissantes qu'un ordinateur d'aujourd'hui qui auraient la taille l’univers observable, c’est vous dire la puissance de calcul ! Avec des applications dans l’intelligence artificielle bien sûr, et dans la science elle-même.
Un nouveau prix Nobel de physique obtenu par un Français
Michel Devoret a ainsi été récompensé pour ces travaux. Mais avant de recevoir la distinction suprême, quel a été son parcours ? Aujourd'hui âgé de 72 ans, il est un professeur émérite à l’université de Yale, sur la côte Est américaine. Michel Devoret est diplômé d’une grande école d’ingénieur française, et a poursuivi des études de physique à l’université, puis au CNRS et au CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives).
Il est ensuite parti aux États-Unis, à l’Université de Berkeley, en Californie, puis à Yale, qui offrait bien davantage de moyens à la recherche que nos établissements français. Le prix Nobel d’hier récompense des travaux datant des années 1980, qui ont constitué une étape clé dans la maîtrise de la technologie quantique. Parallèlement, Michel Devoret est directeur scientifique du laboratoire de Google visant à développer ces super ordinateurs, notamment avec le programme Willow.
Avec cette récompense, il devient le septième français à obtenir le prix Nobel de physique depuis vingt ans, ce n’est pas rien ! Cela signifie-t-il que nous, les Français, sommes bons en quantique ? En effet, nous nous défendons dans ce domaine. Il y a tout une grappe de start-up tricolores spécialisées dans cette technologie, et nous possédons les cerveaux.
L’argent pour développer, un peu moins... Comme d’habitude, le financement de l’innovation reste notre talon d’Achille. Pasqal, l’une des principales jeunes pousses, a ainsi été financée par Temasek, un fonds de Singapour.
