La majorité présidentielle veut profiter de l’effet de souffle des élections européennes pour attirer à elle de nouveaux élus de droite. Les transfuges des Républicains sont à l’œuvre. Mais leur manière de faire n’est pas jugée très heureuse par tous. Disons le carrément, même au sein de LaREM, même à l’Élysée, certains ont jugé leurs prises de parole récentes maladroites.
Il y a d’abord eu l’ex-conseiller d’Edouard Philippe et d’Alain Juppé : Gilles Boyer, fraîchement élu député européen, qui a qualifié "d’ennemis" les personnes qui oseraient se présenter contre LREM et le MoDem aux municipales. Il s’en est excusé. Il faut dire que le terme a été si mal reçu que le chef de file des marcheurs Stanislas Guérini l’a publiquement condamné. Mais il n’y a pas eu que cette bourde.
L’interview au Journal du dimanche du ministre de la Cohésion des Territoires, Sébastien Lecornu, a elle aussi été sévèrement critiquée, mais plus discrètement. En page 3 d’un numéro dont la Une était consacrée au "plan" d’Emmanuel Macron pour "achever la droite", le complice de Gérald Darmanin lançait un appel tonitruant aux maires LR à quitter leur parti. Le seul "vrai acte de clarté", selon lui, face au Rassemblement national.
Et c’est justement dans son fief, à Vernon, dans l’Eure, que cette sortie a été la plus mal vécue. Cela a carrément été le psychodrame. Alors, pour le contexte : Vernon est la ville à la tête de laquelle Sébastien Lecornu a été élu en 2014 -il était LR à l’époque- grâce à une liste de droite plurielle.
Outre quelques élus LR, et ceux qui se sont encartés à LREM comme lui, depuis, il a encore aujourd’hui dans sa majorité une membre du Parti chrétien démocrate, créé par Christine Boutin, et des proches de Sens Commun, l’émanation politique de la Manif pour Tous. Et donc lundi 3 juin a eu lieu à l’hôtel de Ville une réunion de la majorité qui a mal tourné.
Au point que "les joues de certains étaient encore rougies par l’émotion" à la sortie, a écrit le quotidien régional Paris Normandie. Le maire actuel, François Ouzilleau, y a annoncé sa décision de quitter les Républicains. Colère de trois participants à la réunion qui ont alors annoncé qu’ils quittaient, eux, la majorité municipale.
"Nous n’avons rien de commun avec LaREM" ont-ils expliqué à Paris Normandie, traitant au passage le ministre de "traître" et "d’opportuniste" et lui reprochant de renier ce qu’il a été. "Il n’avait pas à attaquer la famille politique qui l’a propulsé", m’a redit l’un d’entre eux mardi soir.
Dans l’entourage du ministre on fait mine de ne pas s’inquiéter de ce petit vent de rébellion. On souligne notamment que certains de ces élus ont affiché leur soutien aux "gilets jaunes" de Vernon, cet hiver, ou n’ont pas voulu choisir, en 2017, entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Et qu’ils n’auraient de toutes façons pas été reconduits sur la liste de Sébastien Lecornu pour les prochaines municipales. Bref, le divorce est consommé. Une histoire qui fait doucement rigoler les anciens camarades LR de Sébastien Lecornu. C’est d’ailleurs un maire de droite qui l’a alertée. une chose est sûre : la droite bouge encore.
Reste à savoir si l’épisode laissera des traces alors que le ministre a bien l’intention de se représenter en 2020. Et même, dit-on, pourquoi pas, aux régionales en 2021...
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