Jean-Louis Debré : l'ancien président de l'Assemblée nationale est mort à l'âge de 80 ans

Un pilier de la Vème République. Jean-Louis Debré est décédé à l'âge de 80 ans, dans la nuit du 3 au 4 mars, a appris RTL auprès de plusieurs sources. Président du Conseil constitutionnel, de l'Assemblée nationale, ministre de l'Intérieur... Ce proche de Jacques Chirac ayant été successivement au RPR, puis à l'UMP, a traversé la vie politique française. 

De part son histoire familiale, Jean-Louis Debré portait la politique dans son ADN. Son père, Michel Debré, était résistant et proche du général de Gaulle. Son frère jumeau, Bernard Debré, décédé en 2020, était lui député. Il s'inscrivait ainsi dans l'héritage gaulliste. 

"Je suis l’enfant d’une famille de résistants et toute la vie de mes parents est dans cette mouvance gaulliste. Lorsqu’il est revenu au pouvoir, mon père a été le rédacteur de la Constitution de la Ve République, puis son Premier ministre. Il fait partie de mon univers d’adolescent", évoquait en 2021, comme le rappelle Paris Match. 

50 ans d'amitié avec Jacques Chirac

Jean-Louis Debré était aussi indissociable de Jacques Chirac, tant sur le plan politique que sur le plan personnel. Dans un documentaire, nommé Mon Chirac et sorti en 2019, celui qui a été ministre de l'Intérieur pendant le septennat de Jacques Chirac, racontait 50 ans d'amitié avec l'ancien président. "La maladie, hélas, a fait que progressivement un mur s'édifie entre lui et le monde extérieur", confiait-il avec émotion. 

Ses débuts en politique remontent à 1986, lorsqu'il devient député RPR (Rassemblement pour la République, ndlr) de l'Eure. Un mandat que le juge d'instruction occupera, par intermittence, jusqu'en 2007. Il enchaînera les mandats locaux : en 1995, il deviendra adjoint au maire de Paris, Jean Tiberi. En 2001, il est élu maire d'Evreux. Devenu une figure incontournable de la droite, il présidera aussi le groupe de députés RPR de 1997 à 2002. 

Jean-Louis Debré a continué à s'impliquer dans la vie politique français. En 2020, l’ancien ministre de l’Intérieur prenait position contre le projet de loi "sécurité globale". "Une loi absurde", commentait-il au micro de RTL, en citant Montesquieu. "Les lois inutiles tuent les lois utiles", déclarait-il. 

Au même poste que lui plusieurs mandatures plus tard, Yaël Braun-Pivet a rendu hommage à Jean-Louis Debré, au micro de RTL. "Il avait ce poids politique qui lui permettait de présider l'Assemblée et aussi de faire preuve de bienveillance (...) L'Assemblée nationale était tenue et bien tenue avec lui (...) C’était un homme extrêmement gentil et on ne dit pas ça souvent en politique", confie-t-elle.