INVITÉE RTL - Pécresse "accepte un budget de colmatage" face au "bateau France en train de couler"

Revalorisation des pensions reportée, postes de fonctionnaires supprimés, exonérations de charges patronales abaissées... L'exécutif détaillera ce jeudi 10 octobre comme il compte trouver 60 milliards d'euros dans le projet de loi de finances (PLF) et de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour redresser des finances publiques à la dérive. 

Préparé "en extrême urgence" et présenté avec un retard inédit dans un calendrier bousculé par les législatives anticipées, le projet de budget prévoit de réaliser deux tiers de l'effort, soit quelque 40 milliards d'euros, grâce à des réductions de dépenses. L'État sera le plus gros contributeur, à hauteur de 20 milliards d'euros.

En 2021, Valérie Pécresse avait fustigé le chef de l'État, l'accusant de "cramer la caisse". "Personne ne m'a écouté et ça a continué. On a mis la poussière sous le tapis. Michel Barnier voit une montagne de poussière sous le tapis", a expliqué sur RTL la présidente de la Région Ile-de-France et ex-ministre du Budget. 

Pécresse et "la chasse au gaspillage"

Pour elle, le Premier ministre va présenter "un budget de colmatage". Et de poursuivre : "Le bateau France est en train de couler. Si on ne fait rien, on prévoit un déficit de plus de 7% l'an prochain". Estimant que "les déficits d'hier sont les impôts d'aujourd'hui". 

Valérie Pécresse, "qui soutient Michel Barnier", l'a assuré : le budget 2025 "va plaire à personne". "C'est un budget de colmatage extraordinairement courageux et impopulaire. Je l'accepte même si je le trouve très injuste pour une collectivité comme celle de l'Ile-de-France où l'on va nous baisser nos recettes de 4%, alors que nous avons fait des économies depuis 10 ans, à savoir 20% d'économies sur notre budget de fonctionnement", a-t-elle ajouté.

Pour la suite, "il faut construire un nouveau bateau France" avec des "baisses de dépenses structurelles". L'ex-ministre a appellé à une "chasse au gaspillage à tous les étages", à prendre "une hache et couper tout ce qu'il ne sert à rien".