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ÉDITO - "Pécresse avait raison : Macron a bien 'cramé la caisse'", estime Etienne Gernelle
Mardi 2 avril, les députés LR ont annoncé le lancement d'une commission d'enquête sur l'augmentation de la dette sous Macron. Etienne Gernelle revient sur les propos de Valérie Pécresse sur ce sujet en septembre 2021, et pourquoi elle avait "raison".
Valérie Pécresse et Emmanuel Macron.
Crédit : AFP
Oui, Pécresse avait raison : Macron a bien "cramé la caisse". Vous vous souvenez de cette petite taloche administrée par Pécresse à l’hôte de l’Élysée ? C’était en septembre 2021. La campagne pour la présidentielle de 2022 commençait à peine. La formule - il faut dire qu’elle est bonne - avait fait mouche et lui avait d’ailleurs valu de la part du camp Macron de sévères retours de bâton.
Oui. La caisse est cramée, calcinée, carbonisée : 870 milliards de dettes en plus depuis la mi-2017. Et au moment où Pécresse disait ça, j’ai fait mes petits calculs, on en était déjà à 531 milliards au compteur. Pécresse promettait d’ailleurs des économies : 75 milliards, disait-elle, elle était la seule à tenir ce discours. Elle se disait, je la cite : "deux tiers Merkel, un tiers Thatcher".
Non, on le sait, nul n’est prophète en son pays, surtout si le prophète en question annonce un serrage de ceinture. C’est d’ailleurs l’une des tragédies de la politique française : il faut se faire passer pour le Père Noël pour être élu.
Il faut se faire passer pour le Père Noël pour être élu.
Etienne Gernelle
Oui, ça frétille d’aise chez Les Républicains. En coulisses, beaucoup gloussent déjà de plaisir à l’idée d’une motion de censure sur ce sujet.
Alors bien sûr, il y a un peu d’hypocrisie. D’abord parce que depuis 40 ans, la droite quand elle était au pouvoir a fait à peu près autant de dettes que la gauche. Et surtout, récemment, dans l’opposition, elle a pas mal donné dans la démagogie.
Il fallait les entendre, les LR, lors du débat sur les retraites. Ils trouvaient que repousser l’âge légal 64 ans c’était vraiment beaucoup, et ont exigé pour voter la réforme des contreparties importantes. En fermant les yeux, parfois, on aurait pu croire que c’était le Parti socialiste qui parlait. Et après, on s’étonne que la réforme des retraites n’ait quasiment pas permis de faire des économies.
Or il faut se souvenir : Pécresse, en 2022, proposait, elle, de repousser l’âge légal à 65 ans, et tous la soutenaient à l’époque, au moins officiellement. Il y a quand même deux ou trois faux jetons dans l’affaire. Et pendant ce temps-là, la caisse a continué à se consumer.
