INVITÉ RTL - Remaniement : Olivier Faure tacle un "non-évènement" après le départ d'Élisabeth Borne

Une décision attendue, annoncée dans la soirée par le président de la République : Élisabeth Borne quitte le gouvernement. La Première ministre a remis sa démission ce lundi 8 janvier au chef de l'État, qui l'a acceptée dans la foulée. Un départ amorcé depuis plusieurs jours par les rumeurs de remaniement imminent. Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, fervent opposant à la politique du parti présidentiel, a souhaité réagir à cette annonce au micro de RTL.

"Je ne pense pas que quelqu'un attende quoi que ce soit de ce remaniement", a estimé le chef du PS, soulignant que "c'est un non-événement". Pour Olivier Faure, la composition d'un nouveau gouvernement ne changera pas le mode de fonctionnement de la présidence d'Emmanuel Macron : "Tout le monde a bien compris depuis sept ans que le seul qui décide dans notre pays s'appelle Emmanuel Macron", a-t-il ajouté. "Quelque soit le titulaire de la charge [de Premier ministre, Ndlr], les choses ne bougeront pas", a encore appuyé Olivier Faure.

Le socialiste en est convaincu, il serait impossible que le président de la République se remette en question et profite de ce remaniement pour trouver un équilibre politique dans sa manière de diriger le pays : "Au mois de décembre, il a fait adopter un projet de loi immigration qui reprend le programme du Rassemblement national, et donne une victoire idéologique à Marine Le Pen. Comment voulez-vous qu'on y voit un symbole, le moindre signe de changement, vers la gauche ? Ce serait vraiment illusoire que de se laisser piéger par une opération de communication", a-t-il développé. Pour le premier secrétaire du PS, la nomination d'un Premier ministre "issu de la gauche" ne serait pas une bonne nouvelle. Car ce dernier "aurait quitté la gauche depuis très longtemps", a-t-il encore prévenu.

"Emmanuel Macron invente le licenciement par tweet"

Et d'expliquer son tweet, publié sur X (ex-Twitter) peu après l'annonce de la démission d'Élisabeth Borne : "Emmanuel Macron invente le licenciement par tweet". Olivier Faure dit avoir fait référence aux "patrons désobligeants" qui "parfois se séparent de leurs employés par mail", en comparant cette pratique avec le message publié sur le réseau social par le chef de l'État pour saluer le départ de sa Première ministre. "Il l'a remerciée par tweet […], j'ai trouvé que c'était une formule qui était une formule qui était assez peu élégante", a estimé le député de Seine-et-Marne.

Serait-il prêt à signer la motion de censure brandie par La France insoumise pour désapprouver le futur gouvernement ? Olivier Faure dit préférer que le futur Premier ministre opte pour "un vote de confiance", pour présenter son programme devant l'Assemblée. Quant aux rumeurs qui placent Gabriel Attal, ministre de l'Éducation, comme favori pour succéder à Élisabeth Borne, le chef de file socialiste a encore son avis : "On a là un ministre 'éclair' de plus, qui aura fait quelques mois dans une fonction où il aura excellemment bien géré sa communication", concède Olivier Faure. 

Et d'ajouter cependant que le jeune ministre "n'aura absolument rien démontré et sera éventuellement promu pour faire la même chose, c'est-à-dire de la communication pendant quelques mois, histoire de passer l'étape difficile pour le chef de l'État que sont les élections européennes".