Édouard Philippe et Gabriel Attal, un duel, pour l'instant à distance, qui sera inévitable

LES DUELS DE 2024 (1/5) - L'un n'évoque pas l'option 2027 dans les médias, l'autre s'approche de plus en plus d'une candidature. Gabriel Attal a dépassé Édouard Philippe dans les sondages en devenant la personnalité préférée des Français.

Franck Riester, Edouard Philippe, Gabriel Attal et Marlène Schiappa, le 12 février 2019

Crédit : CHARLES PLATIAU / POOL / AFP

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Ils vont faire la politique en 2024. Entre ambitions personnelles et rivalité naissante, voici un des duels attendus de l'année à venir. Gabriel Attal vs Edouard Philippe. Normalement, ces deux-là font partie du même camp. Le souci, c’est qu’on a affaire à deux ambitieux déjà lancés dans la guerre de succession à Emmanuel Macron.
En 2027, il y aura un nouveau shérif en ville. Et en voilà deux qui ont déjà des étoiles dans les yeux. Leur style les oppose. Édouard Philippe, le pistolero du Havre, ne se cache plus. "La seule chose que je peux vous dire - et que les gens qui me connaissent le savent - c'est que quand je me fixe un objectif et que j'ai décidé que c'était un objectif, c'est difficile de me faire changer d'avis", déclarait l'ancien Premier ministre.

Gabriel Attal, "Gabi Le Kid", lui, se donne encore un petit air de ne pas y toucher et en profite pour viser son rival. "Vous avez des responsables politiques pris dans la majorité, qui s'expriment sur 2027 qui en parlent. Moi, ça n'a jamais été mon cas. Je revendique le droit de ne pas répondre aux questions sur ce sujet-là", disait-il.

Solitaire pour l'un, libre pour l'autre

Mais dans leur dos, même leurs compagnons d'armes n'hésitent pas à flinguer. "Attal, il est comme Macron. Il ne croit en rien à part en lui-même", persifle un allié pas plus tendre avec l'ancien Premier ministre. "Vive la modernité, dit-il. Philippe, c'est simplement Juppé réincarné". En résumé, on reproche à l'un de ne pas assez avoir usé ses bottes et à l'autre d'être un peu trop droit à l'intérieur des siennes.

Gabriel Attal, 34 ans, va continuer à jouer le cow-boy solitaire, entouré simplement d'une toute petite bande de fidèles. Chouchou des médias, il doit maintenant devenir celui des profs et des élèves dans son nouveau ministère et prouver que sa jeunesse n'est pas son seul programme.

Édouard Philippe, 53 ans, lui, a déjà sa cavalerie. Une mairie, un parti, des élus locaux et nationaux. Le train est lancé. La loyauté envers Emmanuel Macron n'est plus sa priorité, au contraire. Maintenant, il faut encore plus marquer ses différences avec son ancien boss. Et il y a quelques jours, devinez quoi ? Pour la toute première fois, Gabriel Attal a doublé Édouard Philippe en tête d'un sondage de popularité.

Le duel sera inévitable, mais pour l'instant, personne ne bouge. On s'observe à bonne distance, mâchoire serrée, armes chargées et doigt sur la gâchette.

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