Le Conseil constitutionnel rendra vendredi 14 avril ses décisions sur la réforme des retraites. Pour Boris Vallaud, les Sages ne peuvent faire autrement que censurer ce texte. "II y a de grands motifs d'inconstitutionnalité", a estimé le président des députés socialistes dimanche 9 avril dans Le Grand Jury RTL - Le Figaro - LCI.
"Si le Conseil constitutionnel devait valider cette réforme, ça demeurerait une très mauvaise loi, brutale et injuste", a déclaré Boris Vallaud.
Le député de la 3e circonscription des Landes s'en est ensuite pris directement à Emmanuel Macron, qu'il juge isolé. "De temps en temps l'obstination est mauvaise conseillère, on a un président qui est un forcené", a-t-il dénoncé.
La probable censure partielle
Pro-réforme et opposants s'attendent tous à ce que certaines mesures passent à la trappe. Parmi les propositions en danger: l'index seniors, qui doit obliger les grandes entreprises à déclarer les salariés de plus de 55 ans, mais pourrait constituer un cavalier législatif. L'index devrait cependant être repêché dans un futur projet de loi. L'expérimentation d'un nouveau CDI en fin de carrière est également menacée.
Une censure partielle serait un moindre mal pour l'exécutif, qui pourrait arguer que le coeur du réacteur, le report de l'âge légal à 64 ans, est validé.
Sur le papier, une validation complète du projet de loi, sans la moindre censure, est également possible, mais improbable d'après plusieurs constitutionnalistes interrogés.
Le vertige de la censure totale
Les opposants au texte la réclament, et invoquent notamment un détournement de l'esprit de la Constitution par l'exécutif. Pour faire passer la réforme, celui-ci a utilisé un budget rectificatif de la Sécu, ce qui a restreint la durée des débats parlementaires.
Reste l'hypothèse d'un acte fort des Sages. En 1971, ils avaient élargi spectaculairement leur champ d'action en se plaçant en garant des libertés fondamentales. Mais un demi-siècle plus tard, ils sont toujours accusés par certains juristes de docilité envers l'exécutif.
Réforme + RIP: fausse égalité
Les Sages pourraient faire coup double: ne pas censurer l'essentiel de la réforme, et valider la procédure de référendum d'initiative partagée (RIP) de la gauche. Ses initiateurs veulent soumettre à une consultation nationale une proposition de loi afin que l'âge de départ à la retraite ne puisse pas dépasser 62 ans.
Même en cas de validation, la route reste longue. Il faudrait que la proposition recueille 4,8 millions de signatures citoyennes en neuf mois, et qu'elle ne soit pas examinée durant les six mois suivants par l'Assemblée nationale et le Sénat, pour qu'elle soit soumise à référendum.
Reste à savoir ce que déciderait Emmanuel Macron si cette perspective se dessinait au soir du 14 avril. Certains à gauche l'appellent à imiter l'ancien président de la République Jacques Chirac, qui avait promulgué mais jamais appliqué le CPE (contrat première embauche), combattu par la rue.
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