Ils s'étonnent de ne pas avoir reçu d'alerte. Beaucoup de sinistrés sont en colère après les inondations qui ont frappé l'Aude. Dans la nuit du dimanche 14 octobre au lundi 15 octobre, la vigilance est passée du niveau orange au niveau rouge. Il était 3 heures du matin, difficile alors de prévenir la population endormie. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur admet une fragilité dans le système de vigilance et le Premier ministre Édouard Philippe, sur place lundi 15 octobre, a dû s'en expliquer lors de sa visite.
"J'ai commencé à agir à 1h30 du matin, et jusqu'à 7 heures il n'y avait rien, pas d'information. Voilà je suis désolé... (...) Je n'accuse personne. Je dis que j'attendais de l'échange sur les radios et ça ne venait pas", l'interpelle un habitant de Villegailhenc, commune située à moins de 10 kilomètres au nord de Carcassonne. "Ne soyez pas désolé", a commencé à répondre Édouard Philippe, manifestement soucieux de ne pas incriminer les secours. "C'est compliqué, de faire passer la circulation de l'information en pleine nuit".
"On a observé quelque chose, c'est que, quand on mettait des zones en vigilance orange, tout le monde ne se dit pas 'ça va passer en rouge'", tente d'expliquer Édouard Philippe. "Et quand ça passe en rouge dans le milieu de la nuit parce qu'on se rend compte que le phénomène qui devait passer reste et devient plus intense, c'est compliqué d'être, non pas réactif - car les secours ont été réactifs -, mais de faire passer l'information à 2 heures du matin. Manifestement, c'est compliqué", reconnaît le Premier ministre.