Avec les raffineries bloquées, faut-il s'attendre à une nouvelle pénurie de carburant ? Un remake, en quelque sorte, du mois d'octobre. Y a-t-il d'ailleurs déjà des ruptures d'approvisionnement en France ?
Invité de RTL ce mercredi 8 mars, Francis Pousse, président national des propriétaires exploitants des stations-service se veut rassurant. "Mardi soir, selon les derniers chiffres connus, on avait moins de 5 % de stations en difficulté", c'est-à-dire manquant d'au moins un carburant, principalement en Île-de-France, explique-t-il. "Ce n'est pas beaucoup à l'échelle du territoire national", estime-t-il. "La disponibilité sur le territoire national de produit, elle est bien là puisqu'on a, en gros, un mois de stocks commerciaux et trois mois de stocks stratégiques." Pas de raison de paniquer pour les automobilistes, qui ont donc de quoi voir venir dans les prochains jours, même si la mobilisation dure.
"Pour l'instant, il n'y a pas de situation cataclysmique", abonde le chef du service économique de RTL, Martial You. "On n'est pas dans la situation d'octobre parce que, souvenez-vous, en octobre, on sortait d'un mois de fortes tensions dans les stations Total puisqu'il y avait eu les 0,50 € de réduction par litre dans ces stations Total Énergie. Et donc les Français étaient massivement allés dans ces stations-là qui étaient déjà à flux tendus. Donc dès l'instant où on a stoppé le fonctionnement des raffineries, à ce moment-là, les stations Total se sont retrouvées tout de suite en pénurie, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui."
Les raffineries elles-mêmes continuent en effet de produire du carburant : de l'essence et du gazole qui devront être stockés sur place, faute de pouvoir sortir. "Il y a deux choses à regarder", explique encore le journaliste. "D'un côté, est-ce que ça fonctionne ? Parce que lorsqu'on arrête une raffinerie, il faut plusieurs jours pour la relancer et on n'en est pas là. Et ensuite, il y a la livraison. Pour l'instant, ça ne sort pas, les camions ne sortent pas. Vous avez neuf raffineries en France mais vous avez 200 dépôts. Donc pour l'instant, ce sont les dépôts qui fournissent les 11.000 stations".
Quand les réserves sur site seront pleines, les raffineries devront s'arrêter, mais cela nécessiterait plusieurs jours, voire semaines de blocages. Mercredi, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a prévenu que le gouvernement fera intervenir les forces de l'ordre en cas de "blocages réels" des raffineries.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.