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Gouvernement Lecornu II : quels sont les liens de la nouvelle ministre de la Santé Stéphanie Rist avec l'industrie pharmaceutique ?

La nouvelle ministre de la Santé a entretenu des liens pendant plusieurs années avec des laboratoires pharmaceutiques. Des pratiques légales et courantes dans le milieu, qu'elle avait promis d'arrêter en 2017 lors des législatives. Depuis, le site de la transparence ne recense aucun contrat avec la nouvelle ministre.

La ministre française de la Santé, de la Famille, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Stéphanie Rist, participe à une réunion avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, le 13 octobre 2025.

Crédit : ADNAN FARZAT / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP

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À peine entrée en fonction, la nouvelle ministre de la Santé se retrouve déjà rattrapée par une polémique autour de ses liens présumés avec l’industrie pharmaceutique. Moins de vingt-quatre heures après la nomination de la députée macroniste Stéphanie Rist rue de Ségur, plusieurs responsables politiques souverainistes l’accusent d’être sous l’influence de Big Pharma, en raison de rémunérations perçues auprès d’entreprises du secteur lorsqu’elle exerçait comme rhumatologue à Orléans.

Lors de sa campagne pour les élections législatives, en 2017, la République du Centre mettait en avant sa relation avec des entreprises telles que Pfizer, Roche ou Bayer, relève un article de 20 Minutes. Ces géants de l'industrie pharmaceutique sont régulièrement pointés pour les fortunes bâties sur leur hégémonie dans le commerce du médicament.

A l'époque, la République du Centre assurait que Stéphanie Rist avait touché, entre 2012 et 2016, l'équivalent de 22.000 euros grâce à 212 "avantages" de la part de cinq ou six laboratoires pharmaceutiques, selon le terme utilisé par l'État. Des nuits d'hôtel allant jusqu'à 400 euros, des billets de train ou d'avion pour 5.000 euros. "Et 7.000 euros, au minimum de rémunération", écrit la République du Centre. "Plus les labos nous sollicitent, plus notre compétence est reconnue", expliquait alors Stéphanie Rist.

En 2018, c'est le média Basta qui avait passé en revue les députés les plus "gâtés" par l'industrie pharmaceutique. Stéphanie Rist arrivait alors en tête avec 309 liens d'intérêts en six ans. Au total, "les labos ont dépensé 40.196 euros pour les services de cette rhumatologue", indique Basta.

Des liens qui font "avancer la science"

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Si ces pratiques sont légales et monnaie courante dans le monde de la santé, ses relations avec ces entreprises peuvent interroger, d'autant plus depuis qu'elle a été nommée rue de Ségur.

Depuis le scandale du Mediator, l'État recense les liens entre les industries pharmaceutiques et les autres acteurs du champ de la santé. Sur transparence.santé.gouv, Stéphanie Rist a déclaré deux rémunérations de 600 euros et 500 euros, payées respectivement par Roche et UCB Pharma en décembre 2016 et en janvier 2017. Elle a également déclaré un repas d'un montant de 60 euros, réglé par Sanofi, en novembre 2015.

Ces liens profitent aux entreprises qui peuvent "nouer des relations de travail avec des professionnels de santé dans le cas d'essais cliniques", ainsi qu'aux professionnels qui ont besoin de "se former aux produits de santé de demain", écrit le site. Il est précisé que "cette complémentarité est nécessaire [car] elle fait avancer la science et permet le progrès thérapeutique", mais que "l’existence de ces liens doit être connue de tous".

Pas de liens d'intérêts publiés depuis 2017

"Les groupes financent aux experts, dont je suis, les voyages pour se rendre à des congrès, où l’on met à jour nos connaissances. Ensuite, nous formons d’autres médecins, via des comptes-rendus détaillés ou des visioconférences. Tout ça fait avancer la médecine", soulignait Stéphanie Rist en 2017 auprès de La République du Centre. "Je ne peux pas prouver mon indépendance et certains médecins abusent. Mais la confiance se gagne, en médecine comme en politique", affirmait-elle.

Dans cette même interview, elle assurait qu'elle arrêterait ces conférences et mettrait un terme à ses liens d'intérêts en cas d'élection. Sur le site transparence.santé.gouv, rien n'apparaît après janvier 2017, soit cinq mois avant sa première élection.

Rhumatologue hospitalière à Orléans, Stéphanie Rist est l'ancienne rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale et est à l'origine de plusieurs lois, qui visaient notamment à élargir les compétences des soignants paramédicaux.

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