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Le sénateur de Loire-Atlantique Ronan Dantec ici en février 2017
Crédit : JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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Une archive pourrait donner quelques regrets au ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin. Le contenu de la séquence - dénichée mercredi 21 novembre par nos confrères de la chaîne Public Sénat - est édifiant, au regard du mouvement de fronde auquel le gouvernement est confronté.
C'était il y a tout juste un an, lors de l’examen du Budget de 2018 au Sénat. La hausse de la TICPE, la taxe carbone, venait d’être adoptée. La majorité Les Républicains de la chambre haute avait validé le taux proposé pour 2018, mais certains sénateurs s’inquiétaient tout de même de devoir le fixer aussi pour 2019.
Le sénateur de droite, Jean-François Husson, prenait le micro dans l’hémicycle pour alerter Gérald Darmanin sur l’imprévisibilité des fluctuations de prix du pétrole. Il rappelait l’épisode regrettable de la suppression de l'écotaxe, avant de conclure : "nous ne voulons pas avoir un deuxième phénomène des bonnets rouges". Ronan Dantec, de gauche lui, était le deuxième sénateur à mettre en garde Gérald Darmanin, et il était manifestement encore plus inquiet.
Il faut dire que Ronan Dantec avait tout compris avant tout le monde. "Il serait désastreux - c’est l’écolo de service qui le dit - que l’on fasse apparaître la fiscalité écologique comme un moyen de rééquilibrer le budget de l’État. La nouvelle vache à lait de l’État c’est la tonne carbone", estimait-il alors.
"Si vous ne réussissez pas à avoir un discours politique cohérent qui dit 'non, ça n’est pas ça', alors on va avoir dans les mois, les années qui viennent, une levée de boucliers massive contre cette mesure", prévoyait Ronan Dantec. Cela lui vaut aujourd'hui le surnom de Madame Irma auprès de nos confrères de Public Sénat. Il faut dire que le sénateur ajoutait ensuite que les Français "des territoires, des milieux périurbains, condamnés à la mobilité thermique, seraient les premiers touchés" - ce que constatent aujourd'hui tous les sociologues à qui nous posons la question.
"Je veux bien que vous nous parliez des nouveaux bonnets rouges et de la nouvelle jacquerie qui arriverait Monsieur Dantec, répondait ironiquement Gérald Darmanin, (…) mais la vérité c’est qu’on a dépensé en infrastructures dans la majorité précédente (…), très bien, mais on a supprimé la recette ! On a supprimé la recette ! Il n'y a plus d’écotaxe !", poursuivait le ministre face à cette double mise en garde, pourtant transpartisane.
Traduction : pour le gouvernement, la hausse devait servir à financer des investissements dans les transports. Au passage, Gérald Darmanin posait l’une des questions qui taraudent la majorité aujourd’hui : "la fiscalité écologique doit-elle nécessairement servir à la transformation écologique ou abonder le budget de l’État ?" Pour lui, la réponse était dans la question.
François Bayrou dégaine ce jeudi 22 novembre dans Le Figaro. Le principal allié du président de la République demande "plus de progressivité" dans la hausse des taxes sur les carburants et égratigne comme souvent le Premier ministre Édouard Philippe à qui il reproche sa trop grande fermeté. "Si on veut que la politique réussisse, il est impératif de ne pas être en rupture avec le pays, sinon tout se bloque".
Selon nos informations, Laurent Berger n’a eu aucun contact depuis cinq jours avec Emmanuel Macron, pas plus qu’avec Édouard Philippe. Dimanche 18 novembre soir, dans le 20 Heures de France 2, le Premier ministre avait brutalement fermé la porte au patron de la CFDT qui proposait, pour sortir de l’impasse, l’organisation d’une conférence qui réunirait partenaires sociaux, associations et gilets jaunes. Certains dans la majorité pressent le gouvernement de lui tendre la main.
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