Serrer la vis. Édouard Philippe a annoncé plusieurs mesures afin de répondre à la crise entre l'État et les "gilets jaunes". Cette fois-ci, elles ne concernent pas le pouvoir d'achat mais la sécurité, après les violences qui ont eu lieu samedi 16 mars. Objectif affiché par l'exécutif : éviter un nouveau samedi noir.
De leur côté, les "gilets jaunes" les plus médiatisés, comme Maxime Nicolle ou encore Éric Drouet, mettent en garde et assurent qu'"un très gros acte" est en préparation pour les semaines à venir.
Édouard Philippe a annoncé le limogeage de Michel Delpuech, le préfet de police de Paris et son remplacement par Didier Lallement. Autre annonce : l'interdiction de manifester dans certains quartiers, comme les Champs-Élysées à Paris. Les appels à la violence seront aussi signalés à la justice et les forces de l'ordre réorganisées. Ces mesures seront-elles suffisantes ?
Selon Jean Marc Bailleul, secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure, cette situation était inévitable. "Ça fait plusieurs semaines que l'on a saisi les autorités sur des dysfonctionnements, des services qui travaillent à côté des uns et des autres, un commandement qui travaille de façon hyper-décentralisée dans une salle de commandement éloignée des réalités du terrain. Ce qui se passe aujourd'hui ne nous surprend pas", dit-il à l'antenne de RTL.
Alain Bauer, professeur de criminologie au Conservatoire National des Arts et Métiers, auteur de La Criminologie pour les Nuls, donne sa vision de la gestion de la crise : "Imaginez un entraîneur de football qui envoie une feuille de match à des joueurs qu'il n'a jamais rencontrés, qui n'ont jamais travaillé ensemble et en leur disant : 'Demain à 16h, match contre l'équipe adverse'. C'est exactement comme cela que marche la préfecture de police de Paris".
Le dispositif était incohérent
Alain Bauer, criminologue
Est-ce que le dispositif et les nouvelles mesures prises par le gouvernement seront efficaces ? "Il ne se passera rien samedi prochain, ni le samedi suivant. Le chant du cygne des 'gilets jaunes' qui était le jour de la fin du grand débat, c'était ce samedi. Tout le monde le savait. Il y avait moitié moins de forces mobilisées, les forces mobiles étaient statifiées, le dispositif était incohérent", dénonce Alain Bauer.
Mais le criminologue met en avant la nécessité "d'anticiper la prochaine étape". "Elle va être l'aile la plus radicalisée et brutale du mouvement. Ce ne sont plus des 'gilets jaunes' mais des opérateurs du conflit direct avec l'État et les institutions. Ça, c'est une autre étape", conclut-il.
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